CONTESTATION. La mairie de Paris a annoncé renoncer à une partie d'un projet qui devait être réalisé au pied de la "Dame de fer". Les opposants se disent "satisfaits" mais restent "vigilants".

Le plan d'aménagement des abords de la tour Eiffel de la mairie de Paris va changer. Son premier adjoint Emmanuel Grégoire a annoncé au Journal du dimanche (JDD) que la Ville renonçait aux constructions prévues au pied du célèbre monument, qui attire chaque année 20 millions de visiteurs. Le projet OnE, présenté par la maire Anne Hidalgo, avait pour ambition de végétaliser et piétonniser les abords du lieu iconique parisien. Or, ce projet a suscité depuis des mois de vives critiques de la part des oppositions municipales mais aussi des défenseurs de l'environnement. Une vingtaine d'arbres devait être abattus, dont certains centenaires, ont avancé les écologistes. Suite à des protestations de plusieurs associations et personnalités, la mairie a renoncé à cette décision en mai dernier. Quatre constructions prévues ne vont finalement pas être réalisées. "Je vous annonce que nous annulons purement et simplement tout projet de construction au pied de la tour, tout en maintenant le projet paysager", a indiqué Emmanuel Grégoire au JDD daté du 2 octobre 2022.

 

 

100 millions d'euros de budget

 

Le porte-parole de la Ville s'est cependant voulu rassurant, ajoutant que "la philosophie d'ensemble rest[ait] la même". "Nous allons mettre en œuvre 95% du projet OnE, c'est-à-dire une continuité paysagère du Trocadéro au Champ-de-Mars, fidèle au dessin d'origine, respectueuse du patrimoine, avec moins de voitures et plus de nature." Le premier adjoint chargé de l'urbanisme a assuré que la mairie ne "cédait pas à la pression". "Nous souhaitons juste que notre projet ne soit pas parasité par des polémiques annexes. Disons que nous corrigeons les points irritants", a-t-il signalé. Du fait que le projet soit modifié, son budget a été diminué, passant de 107 à 100 millions d'euros.

 

 

Pour la présidente de France nature environnement (FNE) Paris, Christine Nedelec, cette annonce est une "très bonne nouvelle". "Les permis (de construire) sont toujours d'actualité (...) on attend que les permis soient retirés. On veut aussi la remise en état du site et sa préservation", a-t-elle cependant souligné à l'AFP. De son côté, le porte-parole de Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), Thomas Brail se dit "satisfait pour l'heure" mais assure à l'AFP "rester vigilant". Il s'est toutefois félicité de la "cohésion associative qui fait qu'on arrive à gagner". Les associations qui s'opposent au projet s'étaient mobilisées le 26 septembre pour manifester devant les arbres qui font l'objet d'un sondage sur l'étendue de leurs racines. La mairie voulant vérifier si des constructions étaient encore possibles à proximité. Emmanuel Grégoire avait par la suite réuni les associations opposées au projet le 30 septembre, date à laquelle elles avaient de nouveau protesté contre cette méthode. Selon elles, creuser des tranchées à la pioche au niveau des racines pourrait être fatal aux arbres.

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