CONJONCTURE. La Fédération régionale des travaux publics d'Ile-de-France s'inquiète des conséquences sur son activité des mesures de couvre-feu voire de confinement plus restrictives qui pourraient être annoncées dans les tout prochains jours par le Gouvernement, estimant que certaines entreprises et une partie de ses emplois sont déjà menacés.

"Non à un reconfinement généralisé. Oui à des mesures ciblées, graduées, régulièrement évaluées pour les adapter." C'est l'appel sans ambiguïté que lance ce 27 octobre 2020 la Fédération régionale des travaux publics (FRTP) d'Ile-de-France. Alors que le Gouvernement pourrait annoncer des mesures plus restrictives pour lutter contre la propagation de l'épidémie de covid-19 dans les tout prochains jours, la perspective d'un nouveau confinement inquiète le monde économique. Dans le cas des travaux publics, en Ile-de-France, un reconfinement strict serait tout simplement "mortifère", et "condamnerait des centaines d'entreprises et des milliers d'emplois".

 

Si la FRTP se veut si alarmiste, c'est que la situation de ses adhérents n'est déjà pas au beau fixe. En effet, les appels d'offres sont encore inférieurs à 30% dans la région par rapport à leur niveau de l'an passé, les "chantiers du quotidien sont en panne" et les grands projets "ne doivent pas être l'arbre qui cache la forêt".

 

Menace sur l'emploi

 

Même si elles ont réussi à maintenir l'emploi, la situation des entreprises est qualifiée "d'intenable" par la fédération. Un tiers d'entre elles "éprouve déjà de fortes craintes pour la continuité de leur activité". Et bien que le plan de relance soit ambitieux et salué par l'organisation professionnelle, ses effets "ne seront perceptibles au mieux qu'au second semestre 2021". Résultat : entre "20 et 30% de nos emplois directs sont menacés en Ile-de-France, s'émeut la FRTP. Plus de 15.000 familles pourraient être impactées".

 

Bloquer à nouveau l'activité économique n'aurait que peu de sens selon l'organisation professionnelle. "Nous ne sommes pas dans la situation de mars 2020. Aujourd'hui, nous avons des masques, du gel hydroalcoolique, des combinaisons, des lingettes et des protocoles sanitaires à plusieurs reprises retravaillées pour casser les chaînes de transmission." Un labeur qui lui semble efficace puisqu'elle ne constate que "très peu de contamination sur le lieu de travail".

 

 

Concilier santé et économie

 

"Nous devons et pouvons concilier la santé et l'économie", comme l'assure José Ramos, président de la FRTP. Et il ne s'agit pas seulement d'éviter un reconfinement strict pour lutter contre cette "guerre sanitaire". Depuis plusieurs mois maintenant, les représentants des travaux publics et les entreprises le répètent, et la FRTP francilienne se fait encore l'écho de ce message ce 27 octobre : pour relancer le secteur, il faut que "les appels d'offres sortent".

 

 

Pour elle, il est ainsi urgent d'adopter un "plan de continuité, qui passe notamment par la mobilisation des collectivités locales et des intercommunalités". Car ce ne serait pas le manque de projets, ni même de financements qui bloquerait, mais "essentiellement la désorganisation de la chaîne de décision". Mettre en place des "solutions techniques et organisationnelles" afin d'assurer le bon fonctionnement de cette chaîne, c'est donc assurer par la même occasion "l'activité économique sur nos territoires et pour nos entreprises". Une nécessité, comme l'explique José Ramos, pour que "ordres de service, arrêtés de voirie, visites de chantier, règlements des entreprises puissent se faire à nouveau normalement".

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