SANTÉ. De nouvelles mesures gouvernementales annoncées par le ministre de la Santé vont être effectives dès demain. Les professionnels du BTP intervenant dans des ERP sont concernés par cette politique sanitaire mise en place pour freiner la cinquième vague de coronavirus.

La cinquième vague épidémique s'abat sur la France. "Le virus circule vite, partout en France et dans le monde", a attesté le ministre de la Santé, Olivier Véran, lors d'une conférence de presse ce jeudi 25 novembre. Cette vague devrait être "plus forte" et "plus longue" que la quatrième, a-t-il prévenu tout en se voulant rassurant, ajoutant qu'il "n'y a aucune fatalité face au Covid-19". Il a également fait état des nouvelles mesures pour endiguer l'épidémie de coronavirus, qui concernent par la force des choses le secteur du BTP.

 

Le conseil de défense tenu à l'Élysée le 24 novembre écarte tout confinement, couvre-feu, fermeture de commerces et limitation des déplacements. "Nous faisons le choix de concilier liberté et responsabilité", a assuré le ministre de la Santé. Toutefois, les autorités sanitaires constatent la baisse du respect des mesures-barrières, tels que le port du masque, le lavage des mains ou bien le fait de ne pas se faire la bise ou de se serrer la main. "Cela contribue à cette tendance internationale préoccupante", a qualifié lors de cette conférence Jérôme Salomon, directeur général de la Santé. L'efficacité du vaccin diminue à travers le temps, a-t-il expliqué, justifiant ainsi la nécessité de recevoir un rappel du vaccin.

 

Une troisième dose pour tous

 

En Allemagne comme en Espagne, les pays voisins connaissent une remontée rapide des cas de Covid et des hospitalisations. Le Vieux continent compte 67% des nouvelles contaminations recensées dans le monde. Ce regain épidémique touche également la France métropolitaine de façon homogène, avec 36.000 nouveaux cas le 22 novembre, et une augmentation des hospitalisations et admissions en soins critiques. Parmi les patients hospitalisés, la part des vaccinés est dix fois moins importante que celle des non-vaccinés, a informé Olivier Véran. "Selon les projections réalisées par l'Institut Pasteur, le pic de la quatrième vague de patients atteints de Covid grave, hospitalisés en soins critiques, pourrait être atteint dès début décembre, donc la semaine prochaine", a prévenu de son côté Jérôme Salomon. Il conseille ainsi de se faire tester et de s'isoler en cas de résultat positif au Covid-19, même lorsque les malades sont vaccinés.

 

Face à cette nouvelle vague et malgré 90% de personnes âgées de 12 ans et plus vaccinées en France, l'Etat fait le choix de continuer de promouvoir le passe sanitaire. "Le vaccin n'est pas moins efficace que prévu", a rappelé Olivier Véran, qui a décidé de suivre les recommandations des autorités scientifiques. Le rappel vaccinal sera ouvert à tous les adultes âgés de 18 ans et plus dès cinq mois après leur dernière injection. Cela concerne 25 millions de Français, dont 6 millions qui ont déjà reçu le rappel. "Nous appelons donc les 19 millions restants et éligibles à se faire vacciner dans les deux prochains mois", a dévoilé l'ex-médecin neurologue. "A compter du 15 janvier, le passe sanitaire ne sera plus actif pour toutes les personnes de 18 ans et plus si le rappel n'a pas été fait dans le délai de sept mois après la dernière injection."

 

Les professionnels du BTP concernés

 

Les salariés du BTP intervenant dans un établissement de santé, social ou médico-social, qui réalisent des prestations de longue durée ou en régie, déjà concernés par l'obligation vaccinale, doivent donc recevoir ce rappel pour pouvoir continuer de travailler. D'autres professionnels qui interviennent dans un établissement recevant du public devront également recevoir une troisième dose. En effet, depuis le 30 août 2021, ils sont soumis à la présentation du passe sanitaire.

 

 

S'ils ne souhaitent pas se faire vacciner, il leur reste la solution du test RT-PCR ou antigénique. Mais attention, le gouvernement change aussi la règle de ce côté-ci. À compter du lundi 29 novembre, la durée de validité d'un test passera de 72 à 24 heures pour les personnes qui ne sont pas vaccinées et qui souhaitent bénéficier du passe sanitaire. Les tests resteront payants pour les non-vaccinés, "sauf en cas d'ordonnance médicale ou si vous êtes reconnu comme cas-contact par l'Assurance maladie ou l'Agence régionale de santé".

 

Aussi, le port du masque deviendra obligatoire dans tous les établissements couverts recevant du public. Un décret sera rapidement publié à ce sujet pour rendre effective cette obligation dès demain, 26 novembre. Enfin, le ministre a insisté sur le respect des gestes-barrières et conseille, dans le cas d'une réunion de travail qui durerait une heure, "d'ouvrir la fenêtre dix minutes". Des recommandations qu'appuie l'OPPBTP, l'Organisme professionnel de prévention du BTP, qui a publié il y a quelques jours une note pour rappeler la nécessité de se protéger face au virus. La vaccination est ainsi fortement encouragée. Quelques minutes après les nouvelles mesures gouvernementales, le site Doctolib qui permet de prendre des rendez-vous médicaux en ligne, était déjà saturé, a constaté Batiactu. "Pas de panique, nous avons suffisamment de vaccins", a souhaité rassurer le ministre.

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