CONJONCTURE. Dans sa note mensuelle de conjoncture, la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) dévoile des chiffres particulièrement encourageants pour les 3 premiers mois de l'année 2019 : par rapport à la même période en 2018, les travaux réalisés ont bondi de 16,1%. Seul point noir : les marchés conclus se sont rétractés de 17,8% sur le même laps de temps.

Les travaux publics n'ont décidément pas (trop) de souci à se faire. Dans sa note mensuelle de conjoncture, la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) a dévoilé de très bons chiffres pour la profession sur la période de janvier à mars 2019 : au mois de mars, le montant des travaux réalisés a bondi de 17,2% en comparaison à mars 2018, et de 16,1% sur le premier trimestre par rapport à la même période un an auparavant. D'après l'organisation, ces excellentes statistiques s'expliqueraient par plusieurs grands programmes d'infrastructures, à l'image du Grand Paris Express, du Plan France Très haut débit, ou encore du Plan de relance autoroutier. De même, les professionnels des TP constatent une poursuite des investissements aussi bien publics que privés. Une majorité d'entrepreneurs ont d'ailleurs indiqué à la fédération avoir enregistré une hausse de leur activité sur les 3 premiers mois de l'année et ce, quelle que soit leur clientèle - structures privées ou collectivités territoriales.

 

 

Baisse notable des marchés conclus à fin mars

 

Un point noir vient néanmoins obscurcir le tableau : le montant des marchés conclus s'est stabilisé en mars, mais il chute tout de même de 17,8% au premier trimestre de 2019 par rapport aux 3 premiers mois de 2018. Pour la FNTP, cette évolution négative des prises de commandes "reste difficile à interpréter", bien que l'attribution du lot 16-1 du Grand Paris Express - d'un montant d'1,8 milliard d'euros - aurait quelque peu perturbée ce climat des affaires. Cependant, les carnets de commandes "continuent de se remplir" à la fin de ce premier trimestre 2019, et ils "se situent en moyenne au niveau national autour de 6,6 mois de travail toutes spécialités confondues".

 

L'emploi progresse, notamment dans l'intérim

 

 

Sur le front de l'emploi, les bonnes nouvelles sont également au rendez-vous : grâce au dynamisme de l'activité, les heures totales travaillées - concernant les salariés permanents et les intérimaires - sont en augmentation de 6,5% en mars et de 7,6% sur les 3 premiers mois de l'année. A ce sujet, on notera que les heures travaillées par les intérimaires ont engrangé seulement 0,2% en mars, mais jusqu'à 4,6% au premier trimestre. Dans de telles conditions, les embauches d'ouvriers permanents progressent de 1,8%, aussi bien pour le seul mois de mars que pour la période de janvier à mars. Des recrutements d'effectifs qui devraient d'ailleurs continuer sur cette lancée, puisque près d'un chef d'entreprise sur deux se déclare contraint de limiter sa production faute de personnel suffisant.

 

En conclusion de son enquête conjoncturelle, la FNTP se félicite donc des résultats obtenus : "Les travaux réalisés en matière d'infrastructures affichent une nette progression au 1er trimestre 2019 grâce aux investissements des collectivités territoriales, du secteur privé et des grands opérateurs". L'organisation professionnelle reste toutefois prudente et appelle une nouvelle fois l'exécutif à se montrer ambitieux au moment où, ce 14 mai, la loi d'orientation des mobilités (LOM) commence à être examinée en commission à l'Assemblée nationale : "Cette dynamique doit se poursuivre pour rattraper le retard pris depuis plusieurs années, notamment dans l'entretien des réseaux. A ce titre, la LOM, actuellement en cours d'examen par le Parlement, devra envoyer un signal fort en matière d'investissements en infrastructures et de cohésion territoriale."

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