CONJONCTURE. Sans grande surprise, l'année 2020 des travaux publics a été marquée par un très fort recul de l'activité, bien que la barre se soit progressivement redressée sur la deuxième partie de l'exercice.

L'année 2020 ayant été "probablement la plus particulière que [les travaux publics aient] vécue", comme la qualifie Bruno Cavagné, président de la FNTP, le secteur savait qu'au moment du bilan, les chiffres ne seraient pas bons. Le verdict vient de tomber, dans le dernier bulletin de conjoncture de la fédération.

 

Au global, la profession conclut cet exercice 2020 sur "une chute historique de l'activité" : -12,5% en un an. Du jamais vu depuis l'après-guerre, note la fédération ! En cause et sans surprise : le choc de la pandémie de covid-19, avec un premier confinement au printemps qui a entraîné l'arrêt brutal de la plupart des chantiers, "puis l'atonie de la commande publique locale" qui s'est prolongé de longs mois.

 

-31% d'appels d'offres publics en volume

 

Preuve en est le net recul des marchés conclus sur l'année : -13,2% sur un an et encore -10,4% au dernier trimestre. Les seuls appels d'offres publics affichent une baisse de 15% en valeur, et de 31% en volume par rapport à 2019 !

 

Après un effondrement tout aussi lourd qu'inattendu au deuxième trimestre (-27% de chiffre d'affaires), l'horizon s'est malgré tout un peu dégagé sur la seconde moitié de l'année. La profession a enregistré une baisse de l'activité revenue à 10,5% au troisième trimestre sur un an, puis 6,4% sur les trois derniers mois de 2020.

 

Emplois permanents préservés

 

Sur le front de l'emploi, une bonne nouvelle : les entreprises de travaux publics sont parvenues à préserver leurs effectifs permanents, et même à embaucher un peu puisqu'ils progressent de près de 2% sur un an. Le volume d'heures travaillées est malgré tout en très fort repli : -14% environ. La variable d'ajustement de ce retrait de l'activité a été les emplois intérimaires, puisque les heures qu'ils ont effectuées s'effondrent de près de 33%.

 

 

Au terme de l'exercice 2020, les travaux publics s'engagent dans une année charnière et regarde vers l'avenir. La FNTP s'attend à une croissance de l'activité par rapport à 2020, qui pourrait osciller entre 2 et 8%. Si le premier semestre s'annonce moins difficile que ce que le secteur avait craint, la reprise de l'activité dépendra malgré tout de la rapidité de déploiement du plan de relance dans les territoires, et de la pleine coopération des collectivités pour retrouver le chemin de l'investissement local.

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