Batiactu : Vous avez donc dû là encore, trouver un autre moyen...
S.B. :
Entretemps, les premiers industriels que nous avions contactés sont revenus vers nous avec la crise. Ils avaient compris qu'en faisant appel à un réseau d'architectes, ils pourraient s'assurer un nouveau marché. Nous avons donc établi un cahier des charges commun. L'expérience a duré six ans. Mais comme BM architectes ne reste jamais sur ses acquis, nous savions qu'il fallait continuer à réfléchir à notre développement. Les architectes ont lâché très rapidement le marché de la maison individuelle, qui représentait pour eux une offre moins qualitative et peu rémunératrice. Nous nous sommes dit nous, à l'inverse, qu'avec cette forte demande actuelle, combinée à notre savoir-faire et aux avantages de la préfabrication, nous pouvions arriver à démocratiser l'architecture contemporaine : nous avions l'expérience et les outils pour développer une solution de série pour faire baisser les prix.

 

Batiactu : Mais comment avez-vous réussi à, ne serait-ce que, dialoguer avec les constructeurs, pourtant présentés comme les pires ennemis des architectes ?
S.B. :
La transition s'est faite dans les années 2004, 2005, lorsque nous avons commencé à réfléchir au décloisonnement des savoirs. Il fallait réunir un pôle de compétence et définir un cahier des charges. De leur côté, les constructeurs ont à leur actif 80% de la production nationale de la maison individuelle. On ne peut pas également négliger leur cadre sécurisé, le contrat défini par la loi de 1990, qui garantit les prix, les délais et la qualité. Nous avons mis quatre ans à définir des conditions communes, juridiques, argumentaires et techniques, couplées à des recherches menées avec des médecins, des sociologues, des urbanistes autour de la question : Qu'est-ce que sera la maison de demain ?

actioncl