Pierre-André de Chalendar, le président-directeur général de Saint-Gobain, continue de faire de la pédagogie auprès des médias suisses pour expliquer ses intentions quant à l'avenir du chimiste de spécialité Sika, qu'il espère acquérir. Il a souligné son intention de ne pas fermer d'usines et, au contraire, de profiter de synergies existantes entre les deux groupes.

Alors que le conflit entre la direction de Sika et la famille héritière ne semble pas près de s'apaiser, Pierre-André de Chalendar qui a mis le feu aux poudres en annonçant sa volonté de reprendre le groupe suisse sans passer par une coûteuse opération publique d'achat, explique régulièrement son projet aux médias helvètes. Ce samedi 21 mars 2015, il a accordé un entretien au Tages Anzeiger, afin de préciser sa vision du rapprochement et rassurer les actionnaires ou employés. Il annonce : "Nous ne voulons fermer aucune usine, contrairement à ce que disent les rumeurs qui circulent encore et encore". Une assurance donnée "au moins pour les deux prochaines années", précise-t-il.

 

Rassurer les actionnaires minoritaires

Au contraire, le dirigeant français prévoir "d'importantes synergies" entre le géant des matériaux de construction et le chimiste de spécialité suisse. Il déclare que, pour 90 % des activités de Sika, il n'y aurait pas d'interférence avec celles de Saint-Gobain. Rassurant pour les actionnaires minoritaires, Pierre-André de Chalendar souhaite qu'ils disposent d'une "représentation forte" au sein du conseil d'administration et que leurs intérêts soient respectés. Il fera d'ailleurs une proposition, une fois la reprise effective. Mais l'opération est encore loin d'être bouclée, les dirigeants de Sika et une partie du conseil d'administration étant farouchement opposés à cette prise de contrôle et se livrant à une guérilla juridique pour la retarder.

 

Le tribunal du canton de Zug a notamment exclu de donner raison à une partie ou l'autre. Le juge suisse n'a pas estimé nécessaire de clarifier préventivement la question d'une restriction des droits de vote de la famille héritière, avant l'assemblée générale prévue pour le 14 avril prochain. La question devra donc être résolue dans le cadre d'une "procédure ordinaire", précise la holding Schenker-Winkler. Le tribunal cantonal laisse donc ouverte la question d'une limitation des droits de vote par le conseil d'administration de Sika. La décision n'affecterait pas "la validité du contrat en SWH et Saint-Gobain", précise la holding, favorable à la reprise des 16,1 % du capital auxquels sont associés 52,4 % des droits de vote.

 

 

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