SINISTRE. Un important incendie a touché une école maternelle, encore en chantier, ce 15 avril 2023, à Montfermeil (Seine-Saint-Denis). Un sinistre qui n'a pas occasionné de victime mais vient reposer, pour certains, la question du lien entre construction biosourcée et sécurité incendie.

Un incendie a frappé, ce 15 avril 2023, le chantier quasi-achevé de l'école maternelle Jules-Ferry, à Montfermeil (Seine-Saint-Denis). Le sinistre, impressionnant, n'a heureusement pas fait de victimes. Ses causes sont, pour l'instant, inconnues. Mais l'évènement vient rappeler la vulnérabilité des certains immeubles constitués de matériaux biosourcés face aux flammes. Un réel défi pour la filière de la construction, dans la mesure où ils ont vocation à se généraliser dans les années à venir, sous l'impulsion de la réglementation environnementale 2020 (RE2020). "Structure bois poteaux poutres, plancher CLT, isolation bottes de paille : [...] les feux des bâtiments bois présentent des risques. En phase chantier, c'est aggravé", a publiquement commenté Aurélien Sabourdy, membre de la commission nationale prévention de la fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, sur les réseaux sociaux. Le spécialiste remarque "l'effondrement rapide de la structure" et les "risques de propagation importants".

 

 



"Ne créons pas de nouveau 'Pailleron'"

 

Une construction biosourcée, résistante à l'incendie, est pourtant possible, continue-t-il, par le respect de quelques règles, à savoir la "stabilité au feu intrinsèque des structures", la "limitation du bois apparent ou [la présence d'un] système d'extinction" et la "prise en compte du risque en phase chantier". Pour rappel, des travaux sont en cours afin de rédiger une réglementation incendie spécifique aux immeubles en biosourcés. D'après Le Parisien, ce projet de sept millions d'euros se voulait exemplaire en matière environnementale.

 

Les images de ruine complète d'un établissement scolaire font écho à un sinistre dramatique, bien connu des spécialistes de la sécurité incendie, l'embrasement du collège parisien Édouard-Pailleron, en 1973, à l'origine de 20 décès, dont plusieurs enfants. Le bâtiment, en structure métallique, ne disposait pas des qualités de résistance au feu nécessaires. "En voulant adapter une règlementation pour favoriser un mode constructif, ne créons pas de nouveau 'Pailleron' qui mettrait en péril une filière", avertit Aurélien Sabourdy.

 

 

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