GOUVERNANCE. Le conseil d'administration d'Action Logement, qui s'est tenu le 27 juin, a mis fin à deux semaines de crise au sommet de l'exécutif. Alors que son départ avait été annoncé, le directeur général Bruno Arbouet est finalement maintenu dans ses fonctions. Chronologie d'un rétropédalage.

Ce jeudi, le groupe paritaire Action Logement, acteur essentiel de la production de logement social, a confirmé le maintien de Bruno Arbouet dans ses fonctions de directeur général. Le signe d'une marche arrière, alors que le groupe envisageait son départ au profit de Koumaran Pajaniradja, directeur général de la filiale immobilière et ancien conseiller au ministère de la Cohésion des territoires.

 

Sauf qu'entre-temps, l'Etat s'en est mêlé, remettant en cause la légitimité de cette procédure à laquelle il menaçait d'opposer son veto. Retour à la date du 12 juin 2019, quand Action Logement avait réuni un conseil d'administration "dont les finalités n'ont pu être partagées par tous", selon un communiqué du groupe.

 

Le même jour, la lettre Habitat et collectivités locales avait révélé que le directeur général Bruno Arbouet pourrait être écarté, maintenu à un poste de conseiller mais toutefois remplacé par Koumaran Pajaniradja. Le remaniement ne s'arrêtait pas là, et Jean-Luc Guitard, directeur général de la filiale Action Logement Services, était prié de libérer son bureau.

 

Si la nomination de Koumaran Pajaniradja était alors actée par le conseil d'administration, la prime de départ destinée à Bruno Arbouet avait en revanche du mal à passer auprès des trois représentants des ministères de la Cohésion des territoires, de l'Action et des comptes publics et de Bercy.

 


Une prime "excessive"

 

Dans un courrier que nos confrères du Figaro se sont procurés, daté du 17 juin, les trois représentants de l'Etat mettent en cause la nomination d'un nouveau directeur général. "Cette délibération a été adoptée selon une procédure non conforme aux statuts d'Action Logement Groupe, qui prévoient que les documents nécessaires à l'examen des points inscrits à l'ordre du jour doivent leur être transmis au moins quinze jours ouvrables avant la date de tenue du conseil", écrivent les commissaires.

 

Ils marquent également leur opposition à l'établissement de la prime de départ pour Bruno Arbouet, fixée à dix-huit mois de salaire brut, et qu'ils estiment "excessive, a fortiori dans le cadre d'une démission".

 

"Dans un souci d'apaisement et de dialogue, en particulier avec l'Etat", le groupe Action Logement a tenu un nouveau conseil d'administration le 27 juin, rappelant son "souhait d'accélérer la mise en oeuvre opérationnelle" du plan d'investissement volontaire doté de 9 milliards d'euros. L'occasion pour Action Logement de glisser, en fin de communiqué, le maintien de Bruno Arbouet à la direction générale, sans toutefois préciser s'il ira au bout de son mandat, censé prendre fin mi-2020.

 

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