CHANTIER. Les travaux de reconstruction de la cathédrale parisienne semblent avancer à un bon rythme, ce qui conforterait la réouverture du site en 2024, selon l'établissement public chargé du chantier. La Cour des comptes a formulé le même avis dans un rapport publié en octobre.

Le chantier de restauration de Notre-Dame de Paris avance, et il avance même à un bon rythme. L'établissement public chargé de la conservation et de la reconstruction de la cathédrale parisienne, maître d'ouvrage du projet, annonce en effet des "avancées majeures" dans les travaux, qui confortent ainsi le calendrier d'une réouverture du site en 2024.

 

 

Dans le détail, la première rénovation d'une voûte en pierre dans le transept Nord, qui s'était effondrée lors de l'incendie, vient de s'achever. Pas moins de 14 mètres cubes de pierres, taillés et mis en oeuvre sur place par les compagnons, ont été nécessaires. Les quatre demi-cintres en bois réalisés sur mesure et devant permettre la reconstruction des arcs en pierre et de l'oculus de la grande voûte de la croisée du transept (entièrement ravagés par les flammes) sont également en place : ils ont été posés sur le plancher de l'échafaudage de 600 tonnes et de 26 mètres de haut nécessaire à ces travaux.

 

La nouvelle flèche sera visible dans le ciel parisien en 2023

 

Le remplacement des pierres fragilisées par la fournaise de l'incendie se poursuit aussi, offrant à l'édifice une nouvelle "blondeur". Une opération sous vigilance particulière, notamment aux endroits où s'appuieront les futures charpentes, comme les murs-bahuts situés sur la partie supérieure de la croisée du transept, aux quatre angles. C'est ici que reposera la future flèche, dont l'échafaudage "poursuivra son ascension au fur et à mesure" de sa construction, et "que l'on commencera à voir poindre dans le ciel de Paris en 2023", précise un communiqué de l'établissement public.

 

Les sculpteurs de pierre, pour leur part, ont débuté leur travail dans la grande halle qui leur est dédiée et qui a été installée pour l'occasion devant la façade de la cathédrale. Ce dispositif "inédit" assure aux compagnons de travailler au plus près du site tout en garantissant leur sécurité. Il accueille notamment les premières équipées chargées de réaliser les sculptures neuves qui remplaceront celles trop endommagées, voire détruites pendant l'incendie.

 

Au sein du bras Sud du transept, la fin des nettoyages et restaurations intérieures a permis de commencer à démonter plus tôt que prévu les échafaudages installés durant la phase de sécurisation de l'édifice. En outre, le nettoiement et la réfection des décors peints des chapelles du choeur et du mobilier d'art de la cathédrale sont en bonne voie. De même, les travaux localisés aux chapelles Saint Germain, Sainte Madeleine, Saint Marcel et Saint Jean l'Évangéliste/Sainte Agnès sont soit achevés, soit sur le point de l'être.

 

Plus largement, de nombreux artisans et ateliers d'art sont mobilisés pour la remise en état des quelque 42.000 mètres carrés de murs intérieurs, regroupant le grand vaisseau, les collatéraux, le déambulatoire et les 24 chapelles de la cathédrale. Peintures murales, ferronneries, menuiseries, vitraux des chapelles et des tribunes, sculptures... autant de décors et de chefs-d'oeuvre qui bénéficient de leurs compétences. Certaines oeuvres ont même été épargnées par l'incendie, à l'instar de la clôture du choeur, une sculpture gothique datant du XIVe siècle.

 

Conditions réunies

 

 

Autant de bonnes nouvelles qui font espérer au maître d'ouvrage et aux architectes en chef des monuments historiques que le lieu de culte pourra bel et bien rouvrir ses portes aux fidèles et aux touristes en 2024. Dans un rapport publié en octobre dernier, la Cour des comptes formulait le même avis, en estimant que "les conditions permettant d'assurer la réouverture de la cathédrale en 2024 semblent aujourd'hui réunies". De leur côté, les professionnels mobilisés chaque jour sur le terrain soulignent le "dynamisme" du chantier et le franchissement de "jalons concrets".

 

"Nous avançons résolument vers la réouverture de la cathédrale en 2024. L'achèvement de la reconstruction de la première des voûtes effondrées marque une étape importante, tandis que les intérieurs retrouvent déjà toute leur beauté", se réjouit le général d'armée Jean-Louis Georgelin, représentant spécial du président de la République et président de l'établissement public.

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