ÉDUCATION. Cri de désespoir de la part d'une école nationale d'architecture, qui souffre d'un manque de personnel et se trouve en déficit budgétaire. Elle déplore le manque d'écoute et d'aides de la part de l'État.

Elle dit manquer de moyens et de personnel. L'École nationale supérieure d'architecture de Normandie (Ensan) a annoncé avoir reporté la rentrée universitaire du second semestre, qui devait avoir lieu le 30 janvier 2023. "En toute urgence, la direction et le conseil pédagogique et scientifique ont été contraints de reporter le démarrage du semestre de printemps d'une semaine au minimum par manque de personnel disponible pour assurer les inscriptions pédagogiques et l'affectation des salles d'enseignement", indiquent les représentants élus des enseignants de l'école dans un communiqué.

 

Une école en sous-effectif chronique

 

Les causes sont "à la fois conjoncturelles et structurelles", expliquent-t-ils. Depuis 13 mois, l'école fonctionne sans responsable et se retrouve régulièrement en sous-effectif. Une situation due au non-remplacement des agents à cause "du manque de réactivité du ministère de la Culture (en charge des Ensa)", pointe le communiqué. L'établissement dénonce une "surcharge de travail" pour les agents présents, qui aurait provoqué "un stress sans précédent" et engendré des congés maladie pour surmenage. "En dépit des avertissements lancés par les représentants du personnel à la direction de l'Ensa et au ministère de la Culture, la situation s'est continuellement dégradée jusqu'à la rupture, et le report jusqu'à nouvel ordre des activités d'enseignement à l'Ensa Normandie", peut-on lire dans le texte.

 

"Le plafond d'emploi de l'école est manifestement trop bas au regard des nombreuses missions d'enseignement et de recherche assurées au sein de l'établissement", considèrent les représentants élus des enseignants. À cela s'ajoutent des problèmes financiers. L'établissement enregistre un déficit budgétaire de 680.000 euros et considère que la dotation budgétaire qui lui est allouée par le ministère de la Culture est insuffisante. Le gouvernement verse 8.500 euros par an et par étudiant à l'école de Normandie, contre "10.550 euros en moyenne à l'université et 15.500 euros dans les classes préparatoires aux grandes écoles", s'offusquent les rédacteurs du communiqué. Selon eux, ce manque de moyens "reflète bien la paupérisation des vingt ENSAs à travers la France".

 

Plusieurs alertes ont été émises depuis 2020, suivies de grèves. Le ministère n'aurait apporté comme réponse que le financement de deux contrats à durée déterminée de 6 mois et 12 mois, que l'école juge "précaires". Pour répondre à ces multiples crises, une assemblée générale doit avoir lieu le 6 février 2023 à 9h30.

 

 

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