Tandis que les chiffres de la construction continuent leur vertigineuse dégringolade, les dirigeants du BTP ne baissent pas les bras pour autant. Ils sont conscients que certaines actions pourraient permettre à l'activité de se reprendre. Découvrez lesquelles.

Si l'année 2013 s'était montrée clémente avec le BTP, puisque 48 % des dirigeants du secteur avaient vu leur chiffre d'affaires progresser, 2014 pourrait ne pas suivre ce chemin.

 

En effet, selon une étude du cabinet d'audit KPMG, seuls 25 % des chefs d'entreprise anticipent une hausse de leur activité pour l'année en cours. Autre chiffre faisant craindre une baisse de l'activité, celui des carnets de commandes. Les chefs d'entreprise sont deux fois plus nombreux (34 %) à anticiper une diminution qu'une augmentation (15 %). Tout n'est cependant pas si morose puisque 81 % d'entre eux pensent que l'évolution à moyen terme du secteur sera neutre ou positive. "Au-delà d'une phase un peu anxiogène, l'optimisme revient. En cause, vraisemblablement, les tendances macro-économiques, une démographie porteuse et l'émergence de grands projets, comme le Grand Paris, qui même localisés, auront sans nul doute une incidence positive sur le marché dans son ensemble", souligne Xavier Fournet, Associé KPMG, en charge du département Audit Infrastructures.

Trop de contraintes financières

Si plusieurs freins au développement sont identifiés telles que la contrainte financière publique (60%), les difficultés d'accès au financement pour les donneurs d'ordres (55 %) et l'augmentation des contraintes réglementaires (35%), il existe toutefois des leviers qui pourraient remettre à flot l'activité. Sont évoqués un plan national ambitieux de renouvellement et de construction d'infrastructures (55 %), la croissance économique (54 %) et l'émergence de nouveaux besoins de transports et de mobilités (citée par 50 % des répondants ayant une activité centrée sur les travaux publics). Cependant Philippe Bourhis, Associé KPMG au sein du département Audit Infrastructures, tempère ces données : "Il est intéressant de noter que si ces attentes venaient à être satisfaites rapidement, scénario optimiste mais qui pourrait intervenir pour tout ou partie dans les prochains mois, elles ne produiraient des effets positifs que dans un futur relativement éloigné".

Innover pour relancer l'activité

Reste que les patrons du BTP ne sont pas en position d'attente, ils sont plus d'un sur cinq à avoir anticipé une stratégie de relance. Parmi les points sur lesquels ils ont misé, on peut citer : le renforcement des activités sur leurs marchés actuels (72 %), l'innovation (58 %), le développement de nouveaux métiers (51 %) et une implantation dans une nouvelle zone géographique (41 %). Un positivisme que les sociétés espèrent voir renforcer par un vaste plan de soutien qui concernerait non seulement la construction d'infrastructures mais aussi la politique du logement. Mais pour parvenir à un résultat probant, les chefs d'entreprise insistent sur la nécessité de trouver des solutions incitatives et le besoin de réduire les contraintes réglementaires.

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