CONJONCTURE. La plupart des indicateurs sont de nouveau au vert en cet été 2020 : perspectives sur les effectifs, les carnets de commandes ; état de la trésorerie et délais de paiements s'améliorent. En revanche, les difficultés de production causées par une insuffisance de personnels reviennent.

La confiance semble revenir, du moins en partie. Dans son enquête conjoncturelle du mois de juillet 2020, l'Insee estime que les entrepreneurs du bâtiment ont été bien plus nombreux qu'en juin dernier à anticiper une hausse de leur activité durant les trois prochains mois. Un optimisme qui s'illustre avec une forte hausse du solde d'opinion correspondant (+17%), confirmant ainsi la tendance déjà observable en mai (-47%) et juin (+4%) après l'effondrement du mois d'avril (-86%). A noter : le solde en question reste supérieur à sa moyenne de longue période (-5%). Les chefs d'entreprises du BTP portent en outre un regard moins négatif qu'en juin sur leur activité des trois derniers mois, qui a donc couvert la majeure partie de la période de confinement. Toutefois, si le solde d'opinion repart largement à la hausse (-59% en juillet après -79% en juin), il reste encore loin de son niveau d'avant-crise (-4%).

 

 

Comme tous les trimestres, l'institut a également calculé l'opinion des professionnels de la construction sur les perspectives générales de leur secteur, et elle s'avère calquée sur le calendrier de la crise sanitaire et économique : elle s'est nettement redressée en juillet (-5%) en comparaison à avril (-90%), et repasse même au-dessus de sa moyenne de long terme (-16%).

 

De meilleures perspectives pour l'emploi et les carnets de commandes

 

Sur le plan de l'emploi, les opinions ont tendance à fluctuer en fonction du contexte et de l'évolution des évènements et marquent un décalage temporel entre les effectifs passés et les effectifs prévus. En ce mois de juillet, les perspectives d'emploi pour le prochain trimestre s'améliorent de nouveau (+1%), après avoir connu un point bas en avril et mai (-17% à chaque fois). Le solde dépasse désormais sa moyenne de longue période (-3%), tandis que celui sur l'évolution des effectifs durant les trois derniers mois rebondit (-18% en juillet après -24% en juin) mais reste bien en-dessous de sa moyenne (-5%).

 

Amélioration aussi de l'opinion sur le niveau des carnets de commandes, un plus grand nombre d'entrepreneurs (-24% en juillet après -31% en juin) jugeant que leurs prévisions d'activité remontent la pente et se rapprochent ainsi de leur moyenne (-22%). Compte-tenu de leurs effectifs actuels, les entreprises du bâtiment estiment que leurs commandes leur assurent à ce jour 8 mois de travail, un chiffre en légère progression par rapport à juin (7,9 mois) et même en très forte progression en comparaison à la moyenne de long terme, fixée à 5,7 mois.

 

Retour des difficultés de production dues à un manque de main-d'oeuvre

 

 

Interrogés sur la problématique dite des "goulots de production", les professionnels considèrent que ces derniers se sont un peu desserrés en juillet (+35%) par rapport à juin (+37%). Plus d'un tiers d'entre eux en signalent, un niveau inférieur à celui d'avant la crise du Covid-19 (+54% en avril) et qui correspond quasiment à la moyenne de longue période (+33%). Néanmoins, les entrepreneurs sont de nouveau plus nombreux (+18%) à se déclarer "empêchés" d'augmenter leur production pour cause de manque de personnels, alors que cette proportion avait diminué au cours des deux mois précédents (+13% en juin et +15% en mai). Malgré tout, ce taux reste inférieur au niveau observé avant le confinement sanitaire (+20% en avril). Les difficultés de recrutement sont estimées à 67% en juillet, contre 70% en avril (59% sur le long terme).

 

L'état de la trésorerie semble lui aussi retrouver des couleurs pour davantage de chefs d'entreprises : le solde d'opinion correspondant remonte en juillet (-25%) tout en restant en-deçà de sa moyenne (-10%) et du niveau d'avant-crise (-36% en avril). Les délais de paiements semblent eux aussi se calmer, avec un phénomène en moindre hausse en juillet (+30%) qu'en avril (+42%). Le taux en question baisse et retrouve un niveau proche de celui de janvier 2020 et de sa moyenne (30%). L'Insee relève enfin que les professionnels ont été plus nombreux en juillet (-8%) à annoncer qu'ils augmenteront leurs prix au cours du prochain trimestre, un chiffre en augmentation pour le troisième mois consécutif (-10% en juin et -11% en mai). La hausse du solde reste légère mais lui permet d'être supérieur à sa moyenne (-13%).

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