CONJONCTURE. Le climat des affaires semble avoir retrouvé des couleurs en juin 2020 : d'après l'Insee, les chefs d'entreprises du bâtiment sont bien plus nombreux qu'en mai à affirmer que leur activité et leurs effectifs vont progresser durant le prochain trimestre. Quelques indicateur restent toutefois dans le rouge.

Avec l'arrivée des chaleurs estivales, le climat d'affaires semble lui aussi reprendre des couleurs. En ce mois de juin 2020, les chefs d'entreprises du bâtiment ont été bien plus nombreux qu'en mai à déclarer que leur activité et leurs effectifs vont augmenter durant le prochain trimestre, d'après la note mensuelle de conjoncture de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Les professionnels du secteur jugent en effet de manière bien plus positive leur activité prévue, avec un solde d'opinion qui augmente de nouveau fortement (+3%) après s'être effondré en avril dernier (-86%), repassant ainsi au-dessus de sa moyenne de longue période (-5%). L'Institut note d'ailleurs qu'il s'agit de la hausse mensuelle la plus importante enregistrée depuis que la série statistique existe, à savoir 1975.

 

 

A contrario, les entrepreneurs de la construction portent un regard toujours aussi négatif sur leur activité des trois derniers mois, correspondant à la période du confinement sanitaire et de la mise en pause de l'économie : ici, le solde d'opinion est quasiment stable (-80%) après avoir lourdement chuté en mai (-79%), mais reste malgré tout à son plus bas niveau historique (-3%) depuis la création de la série statistique (1975).

 

Les perspectives d'emploi s'améliorent mais les doutes persistent sur les carnets de commandes

 

Côté emploi, les perspectives d'embauches pour les trois prochains mois s'améliorent (-4%) en comparaison à leur niveau de mai (-17%), atteignant presque leur moyenne (-3%). Les chefs d'entreprises sont par contre plus nombreux (-23%) qu'il y a un mois (-17%) à indiquer avoir réduit leurs effectifs pendant les trois derniers mois, avec un solde correspondant qui diminue de nouveau et arrive ainsi à son plus faible niveau depuis juin 2016.

 

Néanmoins, les inquiétudes quant à l'état des carnets de commandes persistent : ce mois-ci, les professionnels ont été aussi nombreux qu'en mai (-31%) à considérer que le niveau de ces derniers est inférieur à la normale, avec une opinion demeurant bien en-dessous de sa moyenne de longue période (-22%) et atteignant un plus bas depuis mars 2017. Ceci dit, l'Insee note que la raréfaction des nouvelles commandes est compensée par "un stock de commandes engrangées" qui assure pour sa part de l'activité aux artisans : les commandes déjà validées représenteraient ainsi 7,9 mois de travail, soit un peu plus qu'en mai (7,4 mois) et beaucoup plus que la moyenne de long terme (5,7 mois).

 

 

Moins de contraintes de production et un niveau de prix qui progresse

 

De même, "les goulots de production" se seraient desserrés et ne concerneraient plus en juin "que" +36% des chefs d'entreprises du bâtiment, ce qui est bien moins que les mois précédents (+47% en mai, +54% en avril) et représente le plus bas niveau de l'indicateur depuis deux ans (juillet 2018). On notera que la part des entrepreneurs affirmant ne pas pouvoir augmenter leur production faute de personnels continue de baisser (+13% en juin après +15% en mai et +20% en avril) et se rapproche maintenant de sa moyenne de long terme (+14%). Enfin, le solde d'opinion sur le niveau des prix s'améliore lentement mais sûrement, atteignant -10% en juin après -11% en mai et -17% en avril.

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