ANNONCE. Le Premier ministre a indiqué, le 15 juillet devant les députés, vouloir "mobiliser plus de 20 milliards d'euros" pour la transition écologique. La ministre déléguée au logement Emmanuelle Wargon a évoqué, quelques jours plus tôt dans les médias, quatre à cinq milliards pour le bâtiment et la rénovation énergétique.

Après l'interview du président Emmanuel Macron le 14 juillet, lors de laquelle il a évoqué un plan de relance "de plus de 100 milliards d'euros", la déclaration de politique générale du Premier ministre était très attendue. Jean Castex n'est pas entré dans les détails, le 15 juillet devant les députés, en affirmant simplement que "le plan de relance proposera[it] de mobiliser plus de 20 milliards d'euros pour la rénovation thermique des bâtiments, pour réduire les émissions des transports et de nos industries, pour produire une alimentation plus locale et durable, pour soutenir les technologies vertes de demain comme les batteries, pour mieux recycler et moins gaspiller".

 

Le Premier ministre a par ailleurs souhaité, devant l'Assemblée nationale, que les travaux de rénovation urbaine de 300 quartiers, sur 450 concernés, démarrent avant la fin 2021. Enfin, il a promis un moratoire sur "l'installation de nouveaux projets de centres commerciaux dans les zones périurbaines". Une formulation qui semble exclure les projets d'extension de centres commerciaux de périphérie, catégorie qui concentre la plus grande partie des projets actuels. "Il n'y en a pas tant que ça", a d'ailleurs réagi Barbara Pompili, numéro 2 du gouvernement, le 16 juillet, sur RTL. La ministre de la Transition écologique se dit "favorable" à ce moratoire car ces centres commerciaux "tuent les centres-villes".

 

Évoquant le plan de relance, la ministre déléguée au Logement Emmanuelle Wargon avait indiqué, le 12 juillet à la radio, que "4 à 5 milliards" d'euros seraient consacrés au secteur du bâtiment et à la rénovation thermique, dont une bonne partie à la rénovation des bâtiments publics tels que "des universités, des écoles, des hôpitaux", mais aussi "du soutien aux ménages", dont les modalités restent à définir. Le Président a évoqué, de son côté, "un grand programme de rénovation" énergétique, en commençant d'abord par les écoles et les Ehpad.

 

"Dette covid"

 

La nouvelle injection d'argent public d'"au moins 100 milliards d'euros" consacrée à "la relance industrielle, écologique, locale, culturelle et éducative" et évoquée le 14 juillet interviendra à "la rentrée". Celle-ci ne comprend pas le coût des mesures de chômage partiel de longue durée, et s'ajoutera aux 460 milliards déjà engagés en mesures sectorielles et de soutien à l'économie depuis le début de l'épidémie.

 

Ces investissements "font partie de cette dette Covid que nous allons mettre de côté et amortir sur le très long terme", a précisé le locataire de l'Elysée dans son interview, ajoutant qu'une partie de ceux-ci seraient financés par des fonds européens issus du futur plan de relance pour l'Union européenne. Le chef de l'État a exclu toute augmentation d'impôts pour compenser l'explosion des dépenses publiques. "Il y a une trajectoire fiscale qui a été décidée, votée par la représentation nationale, c'est celle qui sera tenue", a-t-il affirmé, ajoutant qu'"on ne [résolvait] pas une crise comme celle-ci en augmentant les impôts". Il a cependant évoqué une "option possible" de "décaler un peu, pour les plus fortunés [...] la suppression de la taxe d'habitation".

 

Redéveloppement du fret ferroviaire

 

Emmanuel Macron entend aussi "redévelopper massivement" le fret ferroviaire, les petites lignes de train et les trains de nuit dans le cadre de sa politique de transition écologique. Il appuie ainsi les acteurs du secteur ferroviaire qui poussent pour doubler, de 9% à 18%, la part du rail dans les transports de marchandises d'ici à 2030, quand la route en assure actuellement 89%. Les travaux de régénération du réseau ferroviaire sont estimés à 1 milliard d'euros d'ici à 2024 puis à 12 milliards entre 2025 et 2030, selon l'alliance 4F, regroupant les acteurs du secteur.

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