CONJONCTURE. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire et la secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher ont rencontré ce 3 janvier 2020 différentes organisations professionnelles pour faire le point sur l'impact de la grève contre la réforme des retraites sur leur activité. Si le bâtiment n'est pas le secteur le plus touché, il risque cependant d'en faire les frais dans les prochaines semaines, déclare à Batiactu Patrick Liébus, président de la Capeb. Les craintes se cristallisent sur le blocage des raffineries.

La grève contre la réforme des retraites risque de peser sur l'activité du bâtiment. Alors que la contestation sociale se poursuit, notamment à la SNCF et à la RATP où les salariés en sont à leur 30e jour de mobilisation, les acteurs économiques commencent à s'inquiéter des répercussions de cette paralysie sur l'activité du pays. Ce 3 janvier 2020 au matin, Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances, et sa secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher ont rencontré les représentants de différentes organisations professionnelles pour faire le point sur l'impact de la grève sur l'économie. Joint par Batiactu, Patrick Liébus, président de la Confédération des artisans et petites entreprises du bâtiment (Capeb) et représentant de l'Union des entreprises de proximité (U2P) lors de la réunion matinale à Bercy, affirme que le bâtiment est moins impacté que d'autres secteurs d'activité, bien qu'il soit touché pour tout ce qui a trait à l'approvisionnement : "Les professionnels du bâtiment rencontrent des problèmes de livraison et leurs salariés ont des difficultés à se déplacer. Il y a aussi eu des problèmes de distribution du carburant, et les blocages de raffineries sont d'ailleurs notre plus grande crainte. Ce serait toutes les entreprises, de tous les secteurs, qui seraient alors impactées."

 

 

Le fait de ne pas pouvoir se déplacer normalement, certes majoritairement en Île-de-France mais également dans le reste du pays, impacterait donc les approvisionnements nécessaires en matériels et en matériaux pour la bonne réalisation des chantiers. Pour l'heure, l'U2P n'a pas encore de chiffres à communiquer sur la santé du bâtiment, mais l'organisation constate déjà une perte de 20% à 30% du chiffre d'affaires de ses adhérents dans d'autres secteurs. Un point d'activité dans la construction sera réalisé en début d'année, mais pour l'heure les professionnels demandent au Gouvernement de supprimer des cotisations et charges pour les entreprises impactées par la grève, tout en leur assurant un accompagnement par les banques, au vu des difficultés de trésorerie rencontrées par nombre d'entre elles. Mais le bâtiment ne sera vraisemblablement pas épargné : "On constate déjà un ralentissement dans le neuf, mais il risque aussi d'y avoir un ralentissement, voire un report, de travaux car le mouvement a un impact sur les activités de construction et de rénovation", avertit Patrick Liébus. "Le bâtiment aura cet impact en décalage, mais il l'aura quand même."

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