Malgré l'adoption de la loi de Transition énergétique, les raccordements de centrales solaires au réseau de distribution d'électricité étaient en baisse au second trimestre de l'année, alors que le premier était déjà à un niveau assez bas. Une situation paradoxale et décevante pour la filière qui espère un rattrapage sur le dernier trimestre de 2016 ou le début de 2017. Détails.

Les indicateurs trimestriels de l'activité du solaire ne sont pas au beau fixe. Avec 158 MW raccordés au cours du 2e trimestre de 2016, le niveau est considéré comme "très moyen" par France Territoire Solaire, puisqu'il est en recul (-13 %) par rapport au trimestre précédent, "qui était assez bas". Il est également inférieur à ce qu'il était au 2e trimestre 2015. Sur l'ensemble du semestre, ces raccordements s'élèvent à 350 MW (-10 % par rapport à la même période un an plus tôt). Les professionnels du secteur notent : "Cette situation décevante peut paraître paradoxale par rapport au volume octroyé de plus d'un gigawatt pour les derniers appels d'offres (CRE 3, ZNI, simplifiés). L'effet de ces appels d'offres se fera sentir vraisemblablement en 2017 et, au mieux, au dernier trimestre".

 

 

Dans le détail, tous les segments étaient en baisse au deuxième trimestre de l'année : les installations domestiques (puissance inférieure à 9 kW) avec un niveau faible oscillant entre 20 et 30 MW, les moyennes puissances (entre 9 et 100 kW) qui ont connu un décrochage à la fin de 2015 et qui s'établissent à 15-20 MW par trimestre, les grandes toitures (100 à 250 kW) "où les volumes allouées par les vagues d'appels d'offres ne délivrent qu'un projet sur deux", ou les très grandes installations au sol (au-delà de 1 MW) qui s'inscrivent à 100 MW par trimestre. Dans ce dernier cas, la baisse s'explique "par des difficultés ou lenteurs administratives qui retardent le raccordement des installations". Seul le segment précis des "très grandes toitures" (entre 250 et 1.000 kW) a connu une légère hausse. Mais, après trois trimestres de progression, la file d'attente est repartie à la baisse sur tous les segments.

 

0,7 GW en 2016, mais 1,5 GW ou plus en 2017 ?

 

 

Des perspectives décevantes qui font craindre une année 2016 en repli. France Territoire Solaire déclare : "Nous espérons que le troisième trimestre soit plus dynamique pour les grandes installations". Mais le think tank estime que le volume raccordé atteindra difficilement les 700 MW sur 12 mois, et qu'il se situera à un niveau assez bas de l'ordre de 600 MW, "qui ne représente nullement le dynamisme du secteur". Ils restent donc optimistes pour 2017, année qui devrait connaître un regain d'activité, avec des raccordements qui devraient dépasser le gigawatt. Sur du plus long terme, les annonces du ministère de l'Environnement concernant de futurs appels d'offres photovoltaïques rassurent les experts qui entrevoient des niveaux d'activité compris entre 1,5 et 2 GW par an, au-delà de 2017. Rappelons qu'en 2015, les puissances nouvellement installées totalisaient 853 MW et qu'elles étaient déjà en baisse par rapport à 2014 (-4 %). Le parc français atteignait les 5,8 GW à la fin de l'année et il a franchi le cap des 6 GW au cours du second trimestre 2016. Il reste le 4e parc européen après l'Allemagne (39,7 GW), l'Italie (18,6 GW) et le Royaume-Uni (9,1 GW). Ce dernier a été particulièrement dynamique en 2015 avec presque 4 GW raccordés. Enfin, la part du photovoltaïque dans la production d'électricité française a été de 1,6 % en 2015 (contre 1,3 % en 2014).

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