A l'appel de l'Unapl, qui défend les professions libérales, les architectes manifesteront le 22 janvier prochain. Dans la ligne de mire de la profession : l'ouverture du capital des sociétés à des structures étrangères.

Inquiétude toujours. Après avoir manifesté le 30 septembre 2014, les architectes vont de nouveau retourner dans la rue le 22 janvier prochain. Date à laquelle va débuter l'examen du projet de loi Macron/Montebourg à l'Assemblée Nationale.

 

A l'appel de l'UNAPL, ils comptent montrer leur profonde désapprobation concernant le projet de loi sur la croissance et l'attractivité. Quels sont les points de discorde ? L'Union Nationale des Syndicats Français d'Architectes (Unsfa) en relève deux : "l'ouverture du capital des sociétés à des structures étrangères dont certaines sont ouvertes à des non architectes pour la totalité de leur capital est un danger réel", et la prise par ordonnance des différentes mesures concernant les architectes. "Il pourrait même y avoir des amendements qui se rajoutent", s'inquiète Marie-Françoise Manière, présidente de l'Unsfa. Et de nous confier : "La profession est totalement exaspérée. D'ailleurs, nous devrions défiler sous le slogan : 'Architectes en danger !". Associés au mouvement, les étudiants devraient aussi participer à l'événement : "C'est leur avenir qui est en jeu", précise la présidente de l'Unsfa.

 

Les architectes sont donc loin d'être rassurés en cette période de crise. D'autant plus que d'autres facteurs d'inquiétude sont apparus récemment : "Nous nous attendons donc au pire, comme nous le démontrent aujourd'hui les dispositions de plusieurs projets de lois en cours dont l'éviction complète des architectes dans la rénovation dans le projet de loi sur la transition énergétique et la transposition de la directive service (loi MOP, partenariat innovation … etc)", précise l'Unsfa dans un communiqué.

Les professions de droit dans la rue le 10 décembre

Outre les architectes, l'Unapl précise que les notaires, huissiers, commissaires-priseurs judiciaires, avocats, greffiers des tribunaux de commerce, administrateurs judiciaires, conseils en propriété industrielle, mandataires judiciaires sont également concernés par ce projet. Et ce sera donc l'ensemble des professions qui marchera le 22 janvier. Objectif : défendre les professions touchées : "L'Unapl a constaté qu'il n'existe aucune pression européenne pour imposer la disparition des professions libérales et leur remplacement par des groupes capitalistiques n'offrant que des emplois précaires. Au contraire, les Etats-membres de l'Union européenne ne soutiennent pas la démarche française", note-t-elle.

 

En conséquence, l'Unapl réclame "le retrait de toutes les mesures concernant les professions libérales dans ce texte, au motif que ces mesures ne sont pas des mesures pour la croissance et l'attractivité, mais de mesures pour l'effondrement économique et l'élimination d'un des rares secteurs à ne pas connaître les plans de licenciements".

 

Il faut souligner qu'un avant-goût de cette manifestation a déjà démarré. En effet, à partir de ce vendredi 28 novembre et ce pendant une semaine, un mouvement de grève initié par les mandataires et administrateurs judiciaires est organisé. Point d'orgue de celui-ci le 10 décembre, date à laquelle sera présenté le projet de loi au Conseil des ministres. Le sujet est donc loin d'être, et il n'a pas fini de faire grincer des dents les secteurs dans le viseur...

 

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