En France, le mètre cube d'eau n'a pas le même prix en fonction des territoires. Selon la Confédération générale du logement (CGL), les inégalités sont telles que les prix peuvent être quatre fois plus élevés dans une commune par rapport à une autre.

Consommateurs, vous ne payez pas le mètre cube d'eau au même prix, que vous soyez habitants de Lyon, de la banlieue de Nantes ou d'un village du Gers ! C'est la conclusion d'une étude présentée par la Confédération générale du logement (CGL), ce mardi 10 décembre. Selon l'association, le prix moyen de l'eau en France était de 4,15 euros le m3 en 2012, mais les disparités sont telles que l'écart entre deux communes françaises peut s'élever à plus de 8 euros.

 

Un manque de transparence évident
Premier constat : le manque de transparence concernant les tarifications de l'eau. L'association a mis plus d'un an pour compiler 6.328 prix pour un mètre cube d'eau, assainissement compris ou non, sur la base de 120 m3 par abonné et par an. L'on regrettera le peu de chiffres pour certains départements, les 2.500 organismes sollicités n'ayant pas tous joué le jeu.

 

Même si les résultats ne sont pas statistiquement opposables, ils restent "représentatifs d'une inégalité de traitement du citoyen", selon Michel Fréchet, président de la CGL. Dans le Tarn-et-Garonne, le mètre cube d'eau assainissement compris coûte en moyenne 5,72 euros, contre 2,92 euros en Haute-Vienne. Dans les communes où les prix s'expriment hors assainissement, même constat. Les prix s'échelonnent du simple au triple, entre 3,50 euros en Ille-et-Vilaine et 1,10 euros dans l'Ariège.

 

De très fortes disparités au sein d'un même département...
Au sein d'un même département, les écarts sont tout aussi importants. En Seine-et-Marne, les prix s'échelonnent de 9,86 à 4,03 euros, soit une différence de 5,83 euros (le plus élevé en France) entre la commune la mieux lotie et celle qui paye le plus cher. Arrivent juste derrière l'Oise, avec un écart de 4,29 euros, et le Pas-de-Calais, 4,06 euros.

 

Bon point, tout de même, pour les départements de la Charente, Charente-Maritime, Creuse, Doubs, Manche, Tarn-et-Garonne, Vienne, Guadeloupe et Mayotte, où les écarts entre communes sont inexistants. "Ce qui prouve qu'il est possible d'harmoniser les prix lorsqu'on le veut réellement", souligne Michel Fréchet.

 

...et des écarts entre communes limitrophes
Plus surprenant encore : l'on note d'importantes différences de prix entre des communes géographiquement très proches. Dans les Hauts-de-Seine, par exemple, les villes de Saint-Cloud (3,68 euros le m3 assainissement compris), Boulogne-Billancourt (3,95 euros) et Suresnes (4,24 euros) sont limitrophes de Paris, où le prix de l'eau ne dépasse pas les 3,01 euros...

 

Enfin, l'étude revient sur les différentes tarifications de l'eau, et notamment sur la variabilité de la part fixe, souvent imposée dans le prix du mètre cube. Elle relève, par exemple, une part fixe annuelle de 117,47 euros dans une communauté de commune en Ardèche, contre 6,96 euros à Crevecoeur-le-Grand, dans l'Oise !

 

Compte tenu de la complexité de la tâche, la CGL n'a pas complété l'analyse en tentant de comprendre les écarts observés. L'association initie tout de même la réflexion, en soulignant que les disparités sont beaucoup plus importantes entre les petites communes qu'entre les grandes villes. "Les communautés d'agglomération pèsent sans doute plus lourd, pour négocier les prix, que les villages isolés", justifie Michel Fréchet.

actionclactionfp