Le maire de Paris Bertrand Delanoë a ouvert lundi matin au Conseil de Paris les discussions sur le Plan local d'urbanisme (PLU). Divisant fortement la majorité de gauche sur la densité bâtie et la proportion de bureaux, ce dernier doit dessiner le Paris de 2020 et remplacer le Plan d'occupation de sols (POS) qui date de 1977.

A peine entamées, les discussions sur le PLU se sont dirigées lundi matin sur la question des tours, ainsi que celle du Grand Paris. La densification de Paris par la construction de tours ainsi que l'équilibre entre construction de logements et de bureaux constituent en effet les principaux points de désaccord. Tandis que Bertrand Delanoë donne la « priorité absolue au logement » et indique que le PLU servira à dessiner « un équilibre moderne entre la fonction résidentielle et l'emploi », les Verts menacent de ne pas voter le projet. Les Verts ont en effet souligné que « la construction en hauteur n’est pas une solution magique ». René Dutrey, président du groupe Verts, a également indiqué que « le PLU devait être un outil pour lutter contre les effets dévastateurs de la spéculation foncière », or « il prend le risque que le marché soit le seul arbitre ».

Opposée au PLU, Françoise de Panafieu a pour sa part ironisé sur les divergences au sein de la gauche tout en indiquant que le PLU était un projet « sans souffle ». Elle a par ailleurs relevé que « Paris n'est pas Hong Kong : sa vocation n'est ni de s'élever ni de se densifier en hauteur ».
Sur la question d'un Paris élargi (Grand Paris) avec une solution intercommunale, évoquée à plusieurs reprises, le maire de Paris a fait état de « réticences » au sein de tous les groupes, y compris au Conseil régional. Marielle de Sarnez, dont le groupe (UDF) s'abstiendra, a regretté que le débat porte « sur la ville-centre et non sur toute l'agglomération », demandant une « vraie politique intercommunale ».
Alors que le plan traduit « une préoccupation environnementale sans précédent » dans une logique de « développement durable », il prévoit également d' « augmenter de 168.000 mètres carrés la superficie consacrée dans les ZAC à l'implantation de nouveaux logements », dans une « volonté collective sans précédent en faveur du logement des familles modestes et des classes moyennes à Paris », souligne Bertrand Delanoë. De même, le seuil d'application pour inclure 25% de logements sociaux dans tout programme de logements est porté à 800 mètres carrés.
Bertrand Delanoë a toutefois tenu à rappeler que si le PLU n’était pas voté, cela équivaudrait à « une forme de suicide politique pour la majorité municipale ».

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