CHRONIQUE. Est-ce l'entrée de Robert Badinter au Panthéon ? Mais le mot "liberté" vient tout de suite à l'esprit cette semaine : un premier ministre qui a repris la sienne bien vite, avec les conséquences que l'on connaît et, surtout, un secteur qui sait désormais plus que jamais, qu'il tient son avenir entre ses propres mains.

"Lascia ch'io pianga mia cruda sorte, e che sospiri la libertà" (Laisse-moi pleurer, sur mon sort cruel, et soupirer à la liberté) ...

 

 

Ces mots mis en musique par Haendel ont-ils résonné différemment aux oreilles de Sébastien Lecornu, lorsqu'ils ont été entonnés à l'occasion de la panthéonisation de Robert Badinter ce jeudi ? Au vu de son début semaine, on peut en effet se le demander : une nomination de son gouvernement avortée en 14h seulement, une mission flash de deux jours sans réelle issue et l'attente de la nomination d'un nouveau premier ministre, inconnu à l'heure où ces lignes sont écrites... La crise politique est tenace.

 

 

Beaucoup de bruit pour rien ? Difficile de ne plus soupirer comme nous y invite Shakespeare... Alors même que la nomination d'Eric Woerth en lieu et place de François Rebsamen et Valérie Létard, commençait à peine à faire des remous - le refus de la seconde étant notamment ce qui allait être sans doute le fait le plus commenté dans notre secteur - le Premier ministre Lecornu a préféré démissionner, avec les conséquences que l'on connaît.

 

 

"Never going back again, oh (why do we crucify ourselves?) Crucify myself again, you know (why do we crucify ourselves?) Never going back again to crucify myself, every day" (je n'y retournerai plus jamais, oh - pourquoi nous crucifions-nous ? - Me crucifier à nouveau, tu sais - pourquoi nous crucifions-nous ?) Tori Amos, Crucify

 

Notamment, la confirmation d'une instabilité politique chronique, cumulée au contexte mondial, qui pèse sur l'activité, comme l'ont rappelé encore les présidents de fédérations et organisations professionnelles de notre secteur, mais aussi Fabio Rinaldi, président du directoire de BigMat, dans une interview qu'il nous a accordée.

 

 

"I'd be runnin' up that road/ Be runnin' up that hill /With no problems /Say, if I only could / I'd be runnin' up that hill/With no problems" (Je courrais sur cette route/Je cours sur cette colline/ Sans problèmes /Dis, si seulement je pouvais/ Je courrais sur cette colline /Sans problèmes), Running up that hill, Kate Bush

 

 

Avec un scénario qui oscille entre Baron Noir, Succession et Game of Thrones, rendez-vous la semaine prochaine pour connaître la suite de cette série dont les grandes plateformes de streaming pourront se délecter dans les prochaines années.

Le retour des beaux jours

Alors en attendant, face à l'adversité, rappelons-nous que le secteur continue de tourner. Après les péripéties que l'on connaît, le guichet MaPrimeRénov' a rouvert ce 7 octobre. Mais ce qui frappe aussi cette semaine,c'est la résilience et le dynamisme que portent à bras le corps notre filière, malgré leur attente bien sûr, de jours meilleurs, comme Vanessa Paradis dans son nouvel album.

 

 

"Vague mon amour/ Sur la rivière sans retour où tu as plongé/Et j'attends tous les jours/ Que reviennent les beaux jours et leurs cieux orangés", Le retour des beaux jours, Vanessa Paradis

 

C'est le cas de nos industriels et fabricants : du groupe Saint-Gobain, qui a présenté lundi son nouveau plan d'avenir en annonçant 12 milliards d'investissements de croissance et d'acquisition (groupe dont le Pdg a été auditionné à l'Assemblée) ; mais aussi de Sauter, qui nous a ouvert les portes de son usine de La-Roche-sur-Yon, entièrement modernisée ; de Poujoulat, devenu un leader des biocombustibles, mais aussi un acteur qui veut compter et peser sur le segment de la ventilation ; ou encore de Xella, qui entend avancer sur le chemin de l'économie circulaire. Sans oublier également les constructeurs, tel GA Smart Building qui nous a confié avancer plus que jamais sur le sujet du hors-site.

 

 

N'oublions pas les jeunes pousses, telle Purenat, la deeptech industrielle de Bayonne spécialisée dans la dépollution de l'air intérieur et des rejets atmosphériques qui vient de faire une nouvelle levée de fonds de 2 millions d'euros.

 

Purenat équipe
La deeptech Purenat veut passer à la phase d'industrialisation de sa solution de textile dépolluant destiné au traitement de l'air intérieur © Purenat

Don't give up

À l'occasion des Entretiens Cadre de ville (un événement organisé par nos confrères de Cadre de Ville, Batiactu Groupe), plusieurs acteurs industriels ont également exposé leurs solutions afin de limiter leur impact carbone lors d'un débat, tandis que des experts de la filière n'ont pas manqué de démontrer qu'un aménagement résilient est possible. Dialogue, partage et collaboration sont bien les clés du succès.

 

 

Côté innovations numériques, nous vous avons invités à Washington où nous avons assisté au congrès Unbound, organisé par l'éditeur de logiciel américain Bluebeam, groupe Nemetschek, pour discuter des défis du secteur mondial de la construction et découvrir comment il tourne son regard vers l'intelligence artificielle.

 

"Oooohh ! Yes sir, I can boogie/But I need a certain song/I can boogie, boogie woogie all night long" Yes Sir, I Can Boogie, Baccara

 

 

Enfin, à quelques jours de leurs journées nationales, les architectes nous ont donné à voir également plusieurs visages de leur liberté cette semaine à travers de nombreux projets que nous vous invitons à lire. Tel, pour n'en citer qu'un, mais peut-être le plus emblématique, Jean Nouvel par exemple, qui ne manque pas d'affirmer la sienne ce projet de surélévation étonnant, à découvrir à Monaco.

 

"L'architecture est la conséquence d'une exigence humaine. Exigence liée à l'émotion et au plaisir que nous pensons, et qui doit venir valoriser la satisfaction des besoins de l'acte de construire. C'est pour cela que tout en elle relève de la générosité, de ce qui est dépourvu d'utilité : l'architecture n'est pas dans le gain mais dans la capacité de ce qu'on gagne à émouvoir." Henri Ciriani, le 12 juin 2012.

 

 

Pour terminer, rappelons-nous que la générosité est une des composantes de la liberté des architectes, telle que la concevait Henri Ciriani, figure majeure de la discipline disparue cette semaine, mais aussi de bien des acteurs de notre filière ! Et il en faut peu pour être heureux... N'est-ce pas là notre principale liberté ?

 

 

La playlist complète de la petite musique de cette semaine

 

Lascia ch'io pianga, Haendel
Sigh No More Ladies, Much ado about nothing, bande originale du film, adaptation de la pièce de Shakespeare
Crucify, Tori Amos
Running up that hill, Kate Bush
Générique de la série Game of thrones
Le retour des beaux jours, Vanessa Paradis
Keep moving, Jungle
Don't give up, Peter Gabriel
Yes Sir, I Can Boogie, Baccara
Let's move and groove together, Johnny nash
Il en faut peu pour être heureux..., bande originale du film "Le livre de la Jungle", Disney

 

 

actionclactionfp