ÉCONOMIE. La Fédération française du bâtiment (FFB) estime que la crise des matériaux devrait encore durer, au moins jusqu'au printemps. L'explosion des prix de l'énergie a accentué le phénomène, qui dure depuis presque un an et touche tout le secteur.


Elles ne devaient durer que six mois, tout au plus. Elles se sont finalement installées pour durer. Les pénuries et la hausse des prix des matières premières font trembler les professionnels de la construction depuis presqu'un an. Dans une note de conjoncture récente, la Fédération française du bâtiment (FFB) fait le point sur la crise des matériaux et alerte sur les difficultés que peuvent rencontrer actuellement les entreprises du secteur. La fédération pointe l'augmentation des index BT, qui permettent d'actualiser ou de réviser les prix des marchés. En effet, les indices BT01 (travaux de bâtiment tous corps d'état) et BT50 (rénovation-entretien tous corps d'état) ont enregistré des hausses de +4,8 % et +3,3 % sur dix mois à fin octobre 2021. "De fait, il faut remonter à 2008 - point haut d'avant-crise du subprime - pour observer de telles évolutions", fait remarquer l'organisation professionnelle. La plus forte progression (+36,1%) provient de l'indice BT07 (ossature et charpentes métalliques). Quant aux BT28 (fermeture de baies en métal ferreux) et BT27 (fermeture de baies en aluminium), ils ont, en dix mois, augmenté de respectivement 17,4% et 12,6%. L'accroissement des prix des matériaux continuera d'impacter ces index dans les prochains mois. "Nous proposons aux candidats à l'élection présidentielle d'indexer tous les marchés publics, pour une revalorisation des prix, suivant les indices BT du bâtiment. Nous souhaitons que les marchés soient davantage revalorisés, et que les indices pour le privé le soient également dans une seconde phase", affirme Olivier Salleron, président de la FFB, joint par Batiactu.

 

La crise de l'énergie alimente celle des matériaux

 

La crise des matériaux a fait exploser entre décembre 2020 et décembre 2021 les prix de certains produits, comme ceux en acier (73,1%), en PVC (69,9%), en aluminium (41,3%) ou encore en cuivre (33,5%), selon l'Insee. Les prix du ciment, des tuiles et briques, des produits acier, du bois de construction, du polystyrène, de la peinture ou encore des résines continuent d'enfler en ce début d'année 2022, "avec des hausses annoncées régulièrement au-delà de 10% et plus encore par rapport aux tarifs de la fin 2021", envisage la FFB, qui relève "des durées de validité très courtes sur les bordereaux de prix, parfois même à nouveau des demandes de prise de commandes sans engagement de prix".
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