Le procès de l'ancien Pdg d'Alstom Pierre Bilger et de Pierre Pasqua, fils de l'ex-ministre de l'intérieur, poursuivis pour corruption lors de la construction en 1994 du siège social d'une filiale de GEC-Alstom, a débuté mercredi matin au tribunal correctionnel de Paris.

Jusqu'à vendredi après-midi, la 11ème chambre correctionnelle de Paris aura à déterminer les conditions de construction en 1994 du siège nouveau social de la division transport de GEC-Alstom à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) qui aurait donné lieu au versement d'une commission occulte au bénéfice de Pierre Pasqua.

Pierre Pasqua ne s'est pas présenté à l'audience. Il serait en Tunisie, visé par un mandat d'arrêt international. Quatre autres personnes, deux anciens cadres d'Alstom, un intermédiaire et Pierre-Henri Paillet, ancien délégué à l'aménagement du territoire au ministère de l'Intérieur, sont aussi au banc des prévenus. Tous encourent jusqu'à cinq ans de prison. La première audience s'est limitée aux formalités d'ouverture du procès. Les faits seront abordés jeudi et le procès s'achèvera vendredi.

Pierre Bilger, 65 ans, qui a dirigé Alstom de 1991 à 2003, est poursuivi pour «abus de biens sociaux». Il a reconnu à l'instruction avoir accepté de verser en 1994 une commission occulte de 5,2 millions de FF (environ 790.000 euros) afin d'obtenir l'autorisation administrative de déplacer le siège de sa société de Nanterre (Hauts-de-Seine) à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Devant le juge d'instruction, les anciens dirigeants d'Alstom ont expliqué qu'ils n'avaient pu faire autrement que de verser cette commission dont le but leur avait été présenté comme relevant du financement politique.

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