IMMOBILIER. De nombreuses habitations seraient "vides la majorité de l'année" dans la capitale. Le phénomène s'est accentué ces dernières années.

La crise du logement qui sévit actuellement en France impacte de nombreux ménages. La situation est particulièrement préoccupante à Paris, où le marché de la location est très tendu, avec peu d'offres sur le marché. Pourtant, près d'un logement sur cinq (19%) est inoccupé dans la capitale, soit 262.000 logements, selon les dernières données de recensement de l'Insee. Neuf pour cent sont vacants et 10% sont des résidences secondaires ou occasionnelles, "vides la majorité de l'année", pointe une étude de l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur) publiée en décembre 2023.

 

Dans le détail, le taux atteint 28% dans Paris centre, 30% dans le VIe arrondissement, 34% dans le VIIe et 36% dans le VIIIe. La part de logements inoccupés a fortement augmenté entre 2011 et 2020, passant de 11 à 19%. Ce bond a entraîné "l'aggravation des tensions sur le parc de logements et une baisse de la population parisienne", estiment les auteurs du document. "Depuis la moitié du XXe siècle, à Paris, les importants efforts de construction de logements sont gommés par la montée de l'inoccupation."

 

La capitale trône à la seconde place des villes de France possédant un fort taux de logements inoccupés, derrière Nice (29%). Et "parmi les 22 métropoles françaises, en 2020, 20 d'entre elles présentent un taux situé entre 8% et 13%", chiffre l'Apur.

 

Des arrondissements plus concernés que d'autres

 

Cette grande part d'espaces inoccupés a des conséquences "majeures", celles de la "baisse du nombre de logements disponibles pour les habitants, des tensions sur les prix de l'immobilier et du niveau des loyers, de la réduction du parc locatif privé et, in fine, de la baisse de la population, en particulier dans certains quartiers", analyse l'Apur.

 

A contrario, en dix ans, les prix des ventes des logements à Paris ont progressé deux fois plus vite que les revenus des ménages, rappelle l'étude. "Cette hausse des prix, ainsi que celle des loyers, pénalisent les ménages souhaitant se loger à Paris, et plus particulièrement les plus modestes, dont une partie se tourne vers le logement social. En 2020, on compte 257.000 ménages inscrits comme demandeurs de logement social, soit plus du double qu'en 2006, malgré le développement important du parc social sur cette période. Ce sont 12% des Parisiens qui sont inscrits comme demandeurs de logement social."

 

 

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