A 80 km au Sud de la Mer Morte, sur la frontière qui sépare Israël de la Jordanie, une oasis scientifique est en train de naître. La «Bibliothèque de la Vie», symbole d’unité et de paix a été dessinée par l’agence américaine Skidmore, Owings & Merrill.

Dans cinq ans, en survolant le site de Wadi Araba - 60 hectares de désert dans la vallée du rift jordanien - il sera possible d’apercevoir une oasis scientifique contenant la «Bibltiothèque de la Vie». En s’approchant, on découvrira «The Bridging the Rift Center (BTR)», deux arcs de verdure plantés d’oliviers se rejoignant pour embrasser ce site de laboratoires scientifiques où dominera une tour en spirale. Lorsqu’elle sera achevée, cette tour, la «Bibliothèque de la Vie» pourrait bien devenir la banque de données la plus avancée sur le monde vivant. Elle sera un centre de recherche et de collaboration scientifique associant les scientifiques des universités de Stanford et de Cornell. Ces derniers vont y rassembler, organiser et modéliser l’information afin de quantifier et de caractériser tous les organismes vivants (des microbes aux plantes, aux animaux), en commençant par ceux de la Mer Morte. D’autres renseignements surgiront d’investigations environnementales et écologiques, de recherches moléculaires et de séquençages ADN.

"Tout ce qui concerne le centre - son nom, sa mission, son site et son design - parle du désir de deux peuples voisins de vivre et de travailler ensemble en harmonie", souligne l’architecte Mustafa Abadan, chef de projet dans l’agence Skidmore, Owings & Merrill de New York. Le principe d’organisation du centre est fondé sur le cercle, "cette forme a été un symbole d’unité à travers l’histoire", explique-t-il. Il ajoute "qu’elle possède une forte présence géométrique qui donnera forme au paysage désertique". La tour de la bibliothèque se dressera au coeur de ce cercle. Don à la recherche de la part des nations israélienne et jordanienne, elle s’inscrit sur l’actuelle frontière, devenant une zone neutre.

Tous les bâtiments de recherche toucheront et franchiront le rift dans une même harmonie de matériaux : calcaire jaune d’Israël et calcaire rougeâtre de Jordanie. La bibliothèque sera elle constituée de deux arcs entrelacés symbolisant à nouveau l’unité et la coopération. Revêtue de métal brillant, la tour scintillera dans le désert.
Devant la bibliothèque, une cour servira de lieu de réunion, avec à côté d’elle un bâtiment accueillant un grand auditorium et un centre de conférences. Ces fonctions seront logées dans un objet architectural composé de coques de béton, recouvertes de cuivre et de bois, et bordé par un bassin. Le centre inclura également des laboratoires et des champs de plantations dédiés à l’étude scientifique de la vie, des quartiers d’habitations et des équipements de loisirs (tennis, piscine). Les bâtiments seront conçus et équipés de dispositifs naturels et artificiels pour affronter les fortes températures du désert et ainsi permettre de travailler dans de bonnes conditions. L’installation de panneaux photovoltaïques et la création de réserves d’eaux permettront une gestion auto-suffisante des ressources.

La création du centre n’a été approuvée qu’après des années de complexes négociations entre les ministères des deux pays, mais aujourd’hui le Roi Hussein de Jordanie et le Premier ministre israélien Ariel Sharon s’accordent sur le projet et ont salué la pose de la première pierre le 9 mars dernier. Pour Marcus W. Feldman, généticien à Stanford, «le nouveau centre pourra servir simultanément la science et la paix».

http://www.news.cornell.edu/features/BTR/

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