DÉMATÉRIALISATION. Une part croissante de chefs d'entreprises juge que les technologies numériques apportent un réel bénéfice à leur activité. Mais dans le bâtiment et les travaux publics, ces outils apparaissent comme étant très peu adaptés à la réalité quotidienne.

La crise du Covid a probablement permis aux entreprises, notamment les plus petites, de s'approprier davantage les technologies numériques pour maintenir, voire développer leur activité. Une part croissante de dirigeants juge ainsi que les outils digitaux apportent un bénéfice réel à l'activité de leurs sociétés. Un baromètre réalisé par l'organisme France Num et relayé par Bercy apporte quelques-chiffres clés éclairants : avant la pandémie et tous secteurs confondus, 68% des chefs d'entreprises considéraient que le numérique présentait un intérêt pour leur activité - ils sont désormais 78% à le penser. On y apprend aussi que 79% d'entre estiment que le digital facilite la communication avec leurs clients, quand ils ne sont que 59% à affirmer la même chose concernant les collaborateurs.

 

 

Alors que 37% des très petites, petites et moyennes entreprises disposaient d'un site Internet présentant leur activité avant le Covid, ce chiffre s'est envolé à 66% après la pandémie. Certains indicateurs ont même quasiment doublé : par exemple, 15% des TPE-PME avaient recours au référencement payant sur Internet avant la crise, et elles sont 29% à le faire aujourd'hui. Idem pour le fait de posséder son propre site de vente en ligne : de 9% avant la pandémie, ce taux est passé à 20% à l'heure actuelle. Dans tous les cas, le baromètre souligne que 27% des entreprises interrogées ont a minima une solution de vente en ligne (places de marché, réseaux sociaux, commandes en ligne avec retrait en magasin...), et 81% une solution de visibilité en ligne (site vitrine, réseaux sociaux, référencement...).

 

Les trois quarts des entreprises du bâtiment ne jugent pas utile de recourir à la vente en ligne

 

 

Il semble toutefois que les technologies numériques soient peu adaptées à la réalité quotidienne des entreprises du bâtiment et des travaux publics. La construction est effectivement le dernier secteur d'activité pour la vente en ligne, avec seulement 9% de ses TPE-PME qui proposent ce type de services. Bien évidemment, il faut admettre que cette présence sur la Toile n'est peut-être pas toujours justifiée pour un plombier ou un couvreur. Les principales raisons invoquées par les entreprises ne souhaitant pas être visibles sur Internet ou vendre en ligne sont d'abord "la non-pertinence par rapport au métier ou secteur", "la demande d'effort continu de mise à jour", "le retour sur investissement limité" ou encore "la peur d'actes de malveillance et de piratage". Il s'avère donc que 76% des entreprises du bâtiment affirment que la vente en ligne n'est pas pertinente pour leur activité. Enfin, autre danger qui a pris de l'ampleur depuis la crise du Covid : le piratage informatique, qui inquiète 44% des entreprises sondées par France Num.

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