Annoncé le 6 mars par le premier ministre, le "nouveau Grand Paris" entend répondre aux problématiques spécifiques de la région Ile-de-France : repenser l'organisation des transports, du logement, et du développement. Comment éviter un nouvel "empilement administratif" et concilier la mise en œuvre d'une stratégie cohérente sur l'ensemble du territoire ? Tels sont été les questions majeures débattues par les élus et experts, ce mardi 9 avril, au cours des Assises des maires d'Ile-de-France. Morceaux choisis.

Comment administrer démocratiquement une métropole de 12 millions d'habitants et concilier la mise en œuvre d'une stratégie cohérente sur l'ensemble du territoire? Et également, comment seront réparties les compétences ? Les principaux acteurs du Grand Paris* ont échangé sans détour au débat intitulé "Où allons-nous ?", ce mardi 9 avril lors des Assises des maires d'Ile-de-France (Amif), notamment à la veille du Conseil des ministres de ce mercredi 10 avril lors duquel a été présenté le projet de loi incluant la question de la métropole parisienne.

 

Annoncé, en effet, le 6 mars par le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, le "nouveau Grand Paris" entend répondre aux problématiques spécifiques de la région Ile-de-France : repenser l'organisation des transports, du logement et du développement. "Ce projet cherche aussi à renforcer le lien social", a rappelé le préfet de région, Jean Daubigny. Largement inspiré du programme lancé par Nicolas Sarkozy, il prévoit aussi la création d'une nouvelle entité, la "Métropole de Paris", responsable des politiques de logement. Le réseau de transport devrait grossir de 200 kilomètres de métro et de 72 gares d'ici à 2030.

 

Vers un "millefeuille administratif"?
Va-t-on assister à un nouvel empilement administratif ou, au contraire, à un élan donné à la démocratie citoyenne ? Les élus affichent désormais leurs inquiétudes. La crainte d'une perte de "souveraineté locale" est dans les esprits des maires, comme l'illustre le sondage de l'Amif/JDD, publié lundi 8 avril, qui a révélé que 74% d'élus franciliens sont hostiles au projet de métropole de Paris.

 

Comme l'a fait remarquer Gabriel Massou, élu régional, cet édifice de représentation au troisième degré "nous amène à une certaine efficacité mais nous éloigne un peu de la démocratie". "Dans le débat parlementaire, il va falloir améliorer ça", a répondu le président du conseil régional, Jean-Paul Huchon. Et d'ajouter : "Je ne suis pas étonné qu'il y ait des maires qui se méfient".

 

Et Pierre Mansat, adjoint à l'urbanisme du maire de Paris et président de l'Atelier international du Grand Paris, de signaler : "Le maire de Paris souhaite qu'aucune collectivité ne soit en dehors de cette gouvernance, en particulier la région et les départements. Aujourd'hui, il n'y a que Paris et une vingtaine d'intercommunalités".

 

Depuis des mois, projet de loi de Décentralisation oblige, les débats se sont beaucoup focalisés sur "la création d'une couche supplémentaire notamment dans le millefeuille institutionnel" : l'intercommunalité est le sujet central de la réforme. "Il faut des intercommunalités qui ne soient pas la reproduction de celles de province", a souligné Jean-Marc Nicolle, vice-président de la région Ile-de-France chargé du Grand Paris.

 

Un observatoire des prix du foncier bientôt créé autour des futures gares du Grand Paris
Un Observatoire des prix du foncier et de l'immobilier aux abords des gares du Grand Paris va être créé d'ici à l'été afin qu'élus et pouvoirs publics soient informés des évolutions liés à ce projet de métro automatique et à d'éventuelles spéculations. Une convention de partenariat a donc été signée, mardi 9 avril, lors des Assises de l'Association des maires d'Ile-de-France (AMIF), par le préfet de la région Ile-de-France Jean Daubigny, le président de la Société du Grand Paris (SGP, maître d'ouvrage du métro), Etienne Guyot, et le président de la chambre des notaires de Paris, Christian Bénasse.

 

"Nous avons entre 5.500 et 6.000 parcelles à acquérir, nous avons donc besoin d'être informés sur le foncier. C'est un enjeu important de connaître ce qui va se passer aux abords des gares", a déclaré Etienne Guyot, qui est "souvent questionné par les élus et les citoyens sur les risques d'augmentation" des prix. Son périmètre d'observation sera limité aussi à la zone d'attraction directe de chaque gare, estimée à un rayon de 800 m autour de la gare soit un quart d'heure à pied.

 

Objectif: 70.000 logements par an
Les transactions observées, grâce au concours des notaires, porteront d'abord sur les terrains, maisons individuelles et appartements, puis sur les commerces et locaux d'activités. "Nous avons besoin de ne pas laisser dériver les choses", a martelé Jean Daubigny, préfet de région, surtout quand "notre défi est d'améliorer l'offre foncière et de logement. L'Ile-de-France, où ne se construisent qu'environ 40.000 logements par an, a bien pour objectif d'en bâtir 70.000 par an pour résorber la pénurie."

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