Dans le contexte de la campagne présidentielle, le président de la Fédération nationale des travaux publics, Patrick Bernasconi, partage ses inquiétudes, ses attentes et ses espoirs. Interview.
Batiactu : Les perspectives du secteur sont au ralenti et vous avez observé récemment une fragilisation, quelles sont vos inquiétudes pour 2012 ?
Patrick Bernasconi : Tout d'abord, on observe un problème d'hétérogénéité. D'un côté, les grands travaux marchent bien : on n'a jamais eu autant de LGV en construction. C'est donc une phase plutôt bonne pour l'activité. En outre, les grandes entreprises se sont diversifiées et devraient donc passer le cap même si certaines filiales, qui travaillent avec les collectivités, pourraient rencontrer des difficultés. En contrepartie, les petits projets, qui constituent une part essentielle de notre chiffre d'affaires (projets des maires, des collectivités, soit 20 millions d'euros du chiffre d'affaires), portent des inquiétudes. De même, on voit poindre des disparités entre les zones urbaines et les zones rurales.
Patrick Bernasconi : Tout d'abord, on observe un problème d'hétérogénéité. D'un côté, les grands travaux marchent bien : on n'a jamais eu autant de LGV en construction. C'est donc une phase plutôt bonne pour l'activité. En outre, les grandes entreprises se sont diversifiées et devraient donc passer le cap même si certaines filiales, qui travaillent avec les collectivités, pourraient rencontrer des difficultés. En contrepartie, les petits projets, qui constituent une part essentielle de notre chiffre d'affaires (projets des maires, des collectivités, soit 20 millions d'euros du chiffre d'affaires), portent des inquiétudes. De même, on voit poindre des disparités entre les zones urbaines et les zones rurales.
Mais notre grande préoccupation réside dans l'accès aux crédits des collectivités locales, une inquiétude liée à la disparation de la banque Dexia. Actuellement, la constitution d'une nouvelle banque autour de trois acteurs - la banque postale, la CDC et l'Etat - nous interpelle car elle ne répond pas à toutes les problématiques puisque celle-ci ne couvrirait pas tous les champs comme les SEM, la politique de l'eau, l'assainissement, etc. Alors, comment traiter ce sujet-là ? Quelles banques prendront le risque d'aller sur des contrats de partenariat ? Enfin, nous entamons une phase de transition, qui pourrait prendre du temps, où il va falloir déterminer comment mobiliser les enveloppes nécessaires et comment les redistribuer pendant la période à venir.
Batiactu : Durant le dernier salon des maires, ces derniers ont tiré la sonnette d'alarme indiquant que le premier poste sur lequel ils rogneraient serait la voirie. Que vous évoque cet indice ?
Patrick Bernasconi : Souvent on va faire des économies, là où il est plus facile d'en faire, c'est-à-dire sur les investissements. Des décisions qui auront un impact dans le temps sur les services, sur le maintien des infrastructures de notre patrimoine. Et surtout ce qui n'est pas fait en entretien aujourd'hui coûtera beaucoup plus cher demain. On sait bien que l'on met la pression sur les collectivités locales pour qu'ils deviennent vertueux. Seulement voilà, si des efforts sont à fournir, ce sont plutôt sur le fonctionnement que sur les investissements.
Batiactu : Que pensez-vous de la circulaire de Claude Guéant limitant l'accès de certains métiers du BTP aux étrangers ?
Patrick Bernasconi : Rien qu'avec la pyramide des âges, on a besoin de faire venir du monde. C'est une évidence. Nous n'avons pas une vision fermée sur l'Hexagone pour une raison assez simple : nos métiers sont très ouverts par rapport à l'Europe. Nous n'avons pas une représentation nombriliste de nos métiers qui nécessitent de la qualification et de l'apprentissage. Une chose est sûre, nous ne voulons pas déréguler le marché et favoriser le dumping.
Découvrez en page 2 les attentes de la FNTP pour la Présidentielle
