Batiactu : S'agissant des cessions de foncier public, Christian Eckert a déclaré que "plus de 300.000 m² ont été cédés en vue de produire 4.000 logements dont 3.000 logements sociaux." L'Etat s'est fixé pour fin 2015 l'objectif de produire 6.000 logements, qu'en est-il en cette rentrée? Sommes-nous sur la bonne voie ?
Thierry Repentin :
Pour être clair, les 13 cessions des années 2013-2014 représentent environ 5.000 à 6.000 logements. Nous sommes sur la bonne voie pour cette année. Toutefois, je ne vous cache pas la difficulté de la tâche. Nous négocions des emprises foncières sur lesquelles nous réalisons 10 logements et d'autres 600. Tant que nous n'avons pas signé définitivement et trouvé un accord sur les programmes, il est très difficile de confirmer des chiffres au jour le jour. Quoi qu'il en soit, notre fourchette estimée entre 5.000 et 6.000 logements reste crédible.

 

Batiactu : Et regrettez-vous que des villes comme Montpellier - qui accueillera le congrès HLM du 22 au 24 septembre - ou Toulouse n'aient pas pu céder leur caserne, en raison d'un PLU non modifié ? Comment y faire face ?
Thierry Repentin :
A Montpellier, effectivement, nous n'avons pas trouvé d'accord à l'heure où je vous parle, mais nous sommes tout de même sur la bonne voie. Ce n'est pas un blocage mais une évolution du programme. Après un changement de municipalité, l'Etat doit composer avec des choix municipaux qui ne sont pas toujours constants. C'est pourquoi, au printemps dernier, je m'y suis rendu pour trouver une issue.

 

Concernant le cas Toulouse, oui c'est vrai, il n'y a pas de solutions. Il s'agit plus d'un blocage de l'équipe municipale qui ne veut plus faire de logement social accessible dans le centre-ville. Nous ne pouvons pas forcer un maire à acheter ! C'est pourquoi tant que le programme n'est pas acté, l'Etat ne peut pas vendre. Globalement, la balle n'est pas dans le camp de l'Etat mais dans celui de la collectivité territoriale.

 

 

Batiactu : "Les ministères et France Domaine doivent jouer le jeu", a martelé ces mois-ci le Premier ministre. Vous confirmez cette situation ?
Thierry Repentin :
Oui bien sûr. Je rencontre les ministres et je veille surtout à ce qu'ils contribuent à mobiliser leur administration centrale. Evidemment, France Domaine est basée à Bercy alors que la situation budgétaire est contrainte. C'est assez légitime que cette administration soit écartelée entre l'idée de faire rentrer des recettes à un niveau le plus élevé et de prendre en compte une priorité politique définie par le Gouvernement, qui est de vendre au prix qui permet au logement social de s'équilibrer, et par conséquent, qui emporte une décote. Le rôle de la CNAUF est donc d'être saisie s'il existe une inadéquation faite entre l'offre de la collectivité locale et l'estimation par France Domaine. Aujourd'hui, il faut le reconnaître : France Domaine est beaucoup plus souple qu'il y a trois ans, c'est évident !

 

Découvrez la suite de l'interview de Thierry Repentin, délégué interministériel à la mixité sociale dans l'habitat dès la page 3.

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