Mercredi 30 mai, Eiffage a signé le projet de contrat de concession pour la conception, la construction, l'exploitation et l'entretien du viaduc de Millau. Par ailleurs, le ministère des Transports a attribué la concession du tronçon de l'A28 allant de Rouen à Alençon à la filiale de Bouygues, Alis.

Le dossier du viaduc de Millau vient de franchir une étape décisive. Après avoir désigné, fin février, le groupe Eiffage comme le seul concessionnaire pressenti Jean-Claude Gayssot, ministre de l'Equipement, des Transports et du Logement a définitivement ratifié son choix. "L'offre de la société Eiffage est celle qui répond le mieux aux objectifs et aux attentes du concédant" (l'Etat, ndlr), avait alors estimé la commission interministérielle chargée d'étudier les candidatures.
Mercredi 30 mai, les responsables d'Eiffage ont donc signé un projet portant sur la concession pour la conception, la construction, l'exploitation et l'entretien du viaduc de Millau. Ce projet sera ensuite soumis à l'avis du Conseil d'Etat. Ensuite, si ce dernier ne s'y oppose pas, Jean-Claude Gayssot pourrait signer très prochainement le décret approuvant le contrat définitif.

Un chantier exceptionnel

Cet ouvrage qui franchit le Tarn sur 2,6 km, est dernier chaînon manquant de l'autoroute A75 (Clermont-Ferrand/Béziers). Permettrant de contourner la ville de Millau, " sa mise en service devra se faire à l'été 2004, de façon concomitante à l'achèvement de l'A75 ", indique le communiqué.
Pour mémoire, rappelons que le ministère de l'Équipement a suivi l'avis du jury international et a retenu la solution " multihaubannée " Sogelerg-Foster.Cet ouvrage comprendra donc huit travées haubanées, dont la plus longue atteindra 342 mètres. La chaussée à 2 fois 2 voies suspendues à près de 270m au dessus du Tarn, présentera une grande courbe et une pente légère de 3% pour améliorer la visibilité de l'ouvrage et sécuriser l'usager. Les sept piles du viaduc seront constituées d'un fût en béton armé de forme pyramidale, se dédoublant en V renversant. Enfin, l'ensemble pile-pylone le plus élevé culminera à 340m, aussi haut que la Tour Eiffel.
La construction de l'ouvrage nécessitera environ 127 000 mètres cubes de béton, 19.000 tonnes d'acier de béton armé, 5000 tonnes d'acier de précontrainte (câbles et haubans).
Evalué à 2 milliards de francs, le financement sera entièrement pris en charge par le constructeur, sans subventions publiques. Le ministère souligne que la concession s'accompagne " d'un programme ambitieuxde mise en valeur touristique de l'ouvrage en partenariat avec les collectivités locales " précise le communiqué.

Un lot de consolation pour Bouygues

Candidat malheureux à Millau, Bouygues obtient enfin la concession de l'autoroute A28 nord qui doit relier Alençon à Rouen. Sa filiale spécialisée, Alis, avait été choisie, fin juillet 2000, par le ministère de l'Equipement et des Transports comme négociateur exclusif. Après de longues négociations, le ministère a finalement donné son feu vert. "Les travaux de cette section pourront commencer au début de 2002", indique le ministère.
Le montant de ce contrat est de l'ordre de 3,5 milliards de francs. D'une longueur de 125 kilomètres, la section Rouen-Alençon de l'autoroute A28 est le dernier tronçon de l'axe Calais-Bayonne non encore en phase de construction. Cet axe permettra de relier plus directement la Péninsule ibérique à partir des pays de l'Europe du Nord ou du Royaume-Uni en contournant l'Ouest de la Région parisienne.

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