Le marché immobilier en Ile-de-France continue à faire preuve de vitalité avec une hausse des transactions et des prix (+9,2% en 2001), même si le rythme est moins soutenu, ont indiqué jeudi les notaires franciliens.

"L'immobilier fait pour le moment fi du ralentissement économique et sa vitalité provient essentiellement du bas niveau des taux d'intérêt qui encourage les Français à se lancer dans l'accession à la propriété", a expliqué la Chambre des notaires lors d'une conférence de presse consacrée au bilan 2001 du secteur.

L'immobilier est, selon les notaires, toujours plus lent à réagir aux évolutions macro-économiques: quand la reprise économique apparaît, il est le dernier secteur à en profiter et en cas de crise, il résiste plus longtemps que les autres à la déprime.

Sur les deux premiers mois de 2002, le nombre de transactions a progressé, respectivement de 1,6% et 2% par rapport à la même période de l'an dernier, malgré les perspectives d'une remontée du chômage et l'approche des élections, qui, traditionnellement, sont des périodes de moindre activité, a indiqué Catherine Carely, spécialiste de la conjoncture à la Chambre des notaires.

La hausse des transactions s'accompagne d'une grande fermeté des prix. "Même si les prix ne progressent plus au rythme de 10-15% comme en 2000 et 1999, ils restent tirés vers le haut", a-t-elle observé.

Cette stabilisation à un haut niveau ne concerne pas uniquement l'Ile-de-France et s'applique à la France entière, note-t-on dans les cabinets immobiliers.

A Paris, les prix ont progressé en 2001 de 9,2% contre 12,5% en 2000. Dans la région parisienne, ils ont gagné 6,6% contre 9%.

En termes de volume, les ventes en 2001 ont baissé de 2% mais ce fléchissement provient essentiellement de Paris (-7,2%) où les prix, devenus dissuasifs, incitent les acheteurs à s'éloigner de la capitale.

Conséquence: le département de Seine-Saint-Denis a le vent en poupe avec une hausse de plus de 6% des transactions et des prix. Certaines communes, auparavant délaissées comme Bagnolet et Livry-Gargan, ont affiché des hausses de prix de 14% et 20% respectivement.

A Paris, le prix du mètre carré s'élevait en moyenne pour les appartements anciens à 3.200 euros (21.000 FF/m2) à fin 2001. Tous les arrondissements ont enregistré une progression. Le VIème, toujours le plus cher, dépasse allègrement les 5.000 EUR le m2 (5.261 euros), devant le VIIème (5.050 euros).

A l'autre bout de chaîne, on retrouve les quartiers du nord est parisien avec une moyenne de 2.290 euros le m2 pour les XVIIIème et XIXème arrondissements.

Les notaires notent l'apparition de micro-arrondissements comme le quartier Saint-Georges (IXème), qui profite d'un effet de mode (+12% sur les prix), le Faubourg Montmartre (+15%), la Sorbonne (+12,2%)...

Ils rappellent que malgré leur remontée, les prix à Paris sont encore inférieurs de 10% en euros courants et de 20% en euros constants par rapport à ceux pratiqués en 1990, année où la bulle immobilière avait atteint son maximum.

En petite couronne, les Hauts-de-Seine ont enregistré une progression de prix de 6,9% à 2.360 euros/m2, la Seine-Saint-Denis de 6,2% à 1.275 euros et le Val-de-Marne de 6,6% à 1.794 euros.

Parmi les caractéristiques de 2001, les notaires ont souligné comme l'ensemble des promoteurs la pénurie de terrains à vendre dans Paris, qui a entraîné une chute drastiques des ventes de logements neufs.

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