RÉACTION. Après la publication d'un article faisant état de taux anormaux de plomb dans les établissements scolaires jouxtant la cathédrale Notre-Dame, la Mairie de Paris se justifie.

Polémique de santé publique pour la Ville de Paris. Le 18 juillet dernier, Mediapart révélait la présence de taux de plomb jusqu'à dix fois supérieurs au seuil de vigilance dans les établissements environnant la cathédrale Notre-Dame de Paris. Ces analyses, juge le pure-player d'investigation, auraient été tues par la Mairie de Paris dans les écoles et crèches qui relèvent de sa compétence.

 

Dans la soirée du 15 avril 2019, les flammes avaient dévoré le sanctuaire religieux de Notre-Dame, faisant intégralement disparaître sa flèche et sa toiture conçue en plomb. Ces tonnes de métal lourd en fusion, réduites en poussière, avaient englué les intérieurs de la cathédrale, tout comme son mobilier.

 

La municipalité assure que "de nombreuses mesures et opérations de nettoyage" ont été menées depuis l'incendie ravageur de la cathédrale. "Il n'y avait (…) pas d'alerte de santé", se justifie la mairie en mettant en exergue les niveaux de plomb relevés dans les différents établissements qui sont sous sa gestion. "Dans tous les cas, les niveaux moyens constatés à l'intérieur de chaque établissement sont inférieurs à 70µg/m2", le seuil de référence fixé par la direction générale de la santé en 2016.

 

Mesures de protection pour les travailleurs sur le chantier

 

Mediapart affirme pourtant qu'aucun "nettoyage en profondeur" n'a été entrepris par la Ville de Paris depuis l'incendie. Cette dernière dit avoir effectué des nettoyages en conformité avec les préconisations de l'Agence régionale de santé, et compte réaliser "un nettoyage approfondi". Cela consistera à "décaper les sols, laver les murs et les mobiliers" des crèches et écoles élémentaires à proximité de l'édifice religieux.

 

Sur la problématique du plomb, Mediapart avait aussi consulté des documents faisant état de taux de plomb stratosphériques sur les sols de l'édifice. Ce qui pose la question du niveau de protection des professionnels intervenant sur le chantier de sécurisation.

 

Questionné sur ce point mardi lors de l'adoption définitive du projet de loi Notre-Dame, le ministre de la Culture Franck Riester avait indiqué que la Direction régionale des affaires culturelles avait mis en place un ensemble de dispositifs visant à protéger les travailleurs et à empêcher la propagation des poussières de plomb hors du chantier.

 

Il avait égrené les mesures de protection, à commencer par "un point d'entrée unique" de contrôle des personnes et des véhicules, "le port d'équipements de protection individuels obligatoire", l'installation de "pédiluves et de douches de décontamination", et le nettoyage "systématique" des roues d'engins ou de véhicules au sortir de la zone de travaux.

 

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