PATRIMOINE. La cathédrale parisienne d'architecture gothique propose un nouveau parcours de visite en rouvrant ses deux tours. Retour sur les travaux réalisés.

Notre-Dame de Paris évolue. Dix mois après la réouverture de la cathédrale parisienne, fermée durant cinq ans à la suite de l'incendie qui l'a ravagée le 15 avril 2019, les visiteurs pourront découvrir ou redécouvrir les deux tours. Elles rouvriront en effet leurs portes le 20 septembre 2025, à l'occasion des Journées européennes du patrimoine.

 

Le Centre des monuments nationaux propose un nouveau parcours de visite, entièrement repensé après les importants travaux de restauration. Les tours abritaient auparavant des locaux techniques, mais une partie était rendue accessible pour pouvoir y monter et profiter de vues spectaculaires sur la cathédrale elle-même et sur la capitale. Avec cette réouverture, "on sera émerveillé en parcourant ces espaces", promet Philippe Jost, président de l'établissement public Rebâtir Notre-Dame, maîtrise d'ouvrage de la restauration.

 

 

Pour fêter cela, le président de la République, Emmanuel Macron, a fait le déplacement ce 19 septembre, accompagné de Philippe Jost et de Marie Lavandier, présidente du Centre des monuments nationaux.

 

"Ce nouveau parcours dans les tours invite à une exploration sensible et inspirante : une plongée dans les grandes étapes de sa construction, une rencontre avec les mythiques bourdons, et une ascension vers un panorama à 360°, spectaculaire et inoubliable, complète Marie Lavandier. Grâce à notre partenariat avec l'abbaye de Noirlac, cette visite s'enrichit d'une dimension artistique, portée par un paysage sonore qui accompagne les pas du visiteur lors de sa redescente vers la ville, et prolonge l'émotion."

 

 

Découverte des espaces

 

Dans la tour sud, d'une hauteur de 69 mètres, le beffroi restauré, qui supporte les cloches, est équipé d'un nouvel escalier de 178 marches en chêne massif. Cette construction contemporaine à double révolution, inspirée de Chambord et entièrement autoportée, permet de monter et descendre l'édifice sans se croiser. L'escalier a été créé sur une idée et un dessin de l'architecte en chef des monuments historiques Philippe Villeneuve, réalisé par l'entreprise MdB Métiers du bois (Calvados) et monté pièce par pièce.

 

 

"La cathédrale était en mauvais état au moment de l'incendie, on s'en est rendu compte au niveau de la tour sud", déclare Philippe Jost. La tour n'avait pas été impactée par l'incendie mais avait subi des infiltrations au fur et à mesure des années. Des pièces de bois ont été remplacées, tout comme la couverture par les compagnons de l'entreprise Balas.

 

"Les deux jougs en bois, gigantesques pièces en chêne massif portant les bourdons Emmanuel (13,3 tonnes), daté de 1686, et Marie (6,2 tonnes), placé aux côtés d'Emmanuel en 2013, à l'occasion du 850e anniversaire de la cathédrale, ont dû être refaits à neuf compte tenu de leur état de fragilité", ajoutent les représentants de la cathédrale.

 

Vers une restauration complète

 

La cour des citernes, entre les deux tours, offre des points de vue sur le monument, sa flèche et sa charpente. Ravagée par l'incendie, elle a été reconstruite à l'identique avec près de 1.200 chênes français.

 

La tour nord abrite, quant à elle, huit cloches, appelées les "benjamines", installées en 2013. La plus lourde pèse plus de quatre tonnes. Elles ont été déposées en juillet 2023 pour réaliser la restauration du beffroi puis remontées en septembre 2024. Entre temps, les charpentiers de l'entreprise Ateliers Perrault ont remplacé les parties calcinées des poutres en chêne massif.

 

La réouverture des tours est une "belle étape franchie, se réjouit Philippe Jost. Notre ambition est désormais d'aller au bout d'une restauration complète de Notre-Dame de Paris. Dans cet objectif nous travaillons d'ores et déjà sur le chevet et ne manquerons pas de solliciter l'aide et la générosité des nombreux donateurs de la cathédrale."

 

 

 

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