COLÈRE. La loi Elan, toujours en discussion au Parlement, prévoit de passer de 100% de logements accessibles à 10% (ou 30% après le vote du Sénat) dans le collectif neuf. Une mesure qui consterne les associations du handicap, qui viennent à nouveau de manifester leur désapprobation en bloquant un convoi d'Airbus à Toulouse.

"Une insulte." C'est ainsi qu'une représentante de l'Association des paralysés de France (APF) avait qualifié l'article 18 de la loi Elan, toujours en discussion au Parlement (elle devrait passer en commission mixte paritaire à la rentrée). Pour rappel, ce texte entend faire évoluer la réglementation en matière de logements accessibles dans le neuf. Alors que la règle actuellement en vigueur est de construire 100% de logements accessibles, le Gouvernement veut faire passer ce chiffre à 10%. Le reste, 90%, seraient des logements "adaptables" (c'est-à-dire dont on peut modifier la conformation des pièces de manière à les rendre, ou non, accessibles). Le Sénat, en première lecture, a fait passer le ratio d'accessibilité à 30%.

 

"La loi Elan est insupportable"

 

Mais cela ne suffit visiblement pas pour contenter les associations. Pour preuve, la manifestation de l'APF en juillet, et celle plus récente d'une quinzaine de personnes handicapées, dont huit en fauteuil, qui ont stoppé le convoi de l'A380 dans le Gers. "La loi Elan est insupportable, on s'attaque aux logements accessibles aux personnes handicapées alors qu'il n'y en a déjà pas assez", a déclaré Odile Maurin, présidente de l'association Handi-social, moins d'un mois après avoir mené une opération "péage gratuit" à Toulouse. Une vingtaine de personnes en situation de handicap et leurs proches ont installé un campement sur la nationale 124, à l'entrée de la commune de l'Isle-Jourdain dans le Gers.

 

 

"Si nous n'avons pas de réponse, nous reprendrons le blocage dès ce soir", a prévenu la présidente d'Handi-social. "Julien Denormandie [secrétaire d'État à la Cohésion des territoires, NDLR] a dans un premier temps laissé entendre qu'il y avait eu concertation et que nous soutenions ces dispositions", nous expliquait récemment une représentante de l'APF. "C'est faux ! Nous y sommes opposés mais nous nous heurtons à un mur. Je rappelle par ailleurs que le conseil national consultatif des personnes handicapées avait émis en mars dernier un avis défavorable sur ces projets."

 

"C'est un sujet de droits de l'homme"

 

Les pouvoirs publics envisagent de rendre obligatoire les ascenseurs dès la troisième étage ? "C'est une demande que nous avions, mais cela ne règlera pas le problème. Il s'agit ici d'un sujet de droits de l'homme", assure l'APF.

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