ARCHITECTURE. Invitée par Cadre de ville à s'exprimer sur la qualité du logement social, la présidente du Mouvement HLM a pointé les difficultés d'accès à des fonciers de qualité, ainsi que la problématique de l'équation économique dans le cadre de la RE2020 pour "sortir les logements très abordables dont le pays a besoin".


La journée organisée par Cadre de ville autour de la RE2020 et du logement social, le 27 janvier, a été l'occasion de montrer de nombreux exemples d'opérations réussies, qualitatives du point de vue de l'usager et très ambitieuses sur le plan carbone. Invitées, en conclusion, à dialoguer sur la qualité du logement en général et des HLM en particulier, Catherine Sabbah, déléguée général d'Idheal (Institut des hautes études pour l'action dans le logement), et Emmanuelle Cosse, président de l'Union sociale pour l'habitat (USH), ont pu quelque peu calmer l'enthousiasme qui s'était exprimé jusque-là.

 

Catherine Sabbah a rappelé d'emblée que "les bailleurs sociaux sont-peut-être volontaristes, aidants et motivés, comme le montrent les nombreux projets présentés, mais la moitié ou plus des logements produits l'est par les promoteurs, avec des logements qui sont souvent de qualité moins convaincante". L'ancienne journaliste estime que "l'expérience des bailleurs dans la rénovation peut leur servir pour reprendre la main dans la maîtrise d'ouvrage directe, voire faire de la Vefa inversée". Pour la présidente de l'USH, si cette option est souhaitable, "la maîtrise d'ouvrage directe ne garantit pas la qualité" d'usage des logements. "J'ai visité des logements en maîtrise d'ouvrage directe où on ne pouvait pas mettre de meubles dans le salon", relate-t-elle.

 

Dégradation de la qualité encore plus rapide ces dix dernières années

 

L'Idheal a comparé les plans de 50 opérations immobilières en Ile-de-France entre 2000 et 2020. Résultat : "les logements ont rétréci, la cuisine ne représente désormais le plus souvent qu'un petit coin du salon sans fenêtre, donc pas séparable, les chambres n'offrent pas de possibilités d'aménagement divers, et la moitié de l'échantillon est mono-orienté". Et cette dégradation de la qualité "a été pire entre 2010 et 2020 que dans la décennie précédente". Un constat qui rejoint celui du rapport Girometti-Leclercq, et dont Catherine Sabbah a pu faire part lors de la série de tables-rondes Habiter la France de demain, initiée par la ministre Emmanuelle Wargon.

 

 

Globalement, tient à rappeler Emmanuelle Cosse, "le parc HLM est de bonne qualité".
Il vous reste 55% à découvrir.
Ce contenu est réservé aux abonnés
Déja abonné ? Se connecter
Abonnez-vous maintenant pour le lire dans son intégralité
Et bénéficiez aussi :
D’un accès illimité à tous les articles de Batiactu
D’une lecture sans publicité
De toutes les interviews et analyses exclusives de la rédaction
actionclactionfp