CONJONCTURE. Les chiffres de la construction montrent que les logements neufs, autorisés comme commencés, restent à un point bas comparé à la période d'avant le premier confinement. Le collectif semble pâtir d'autant plus de la crise.

La construction de logements entre décembre 2020 et février 2021 reste toujours loin de son niveau d'avant la crise sanitaire, malgré une stabilisation par rapport aux trois mois précédents, selon les chiffres publiés le 30 mars par le gouvernement. Sur les trois derniers mois, le nombre de permis de construire est resté "quasiment au même niveau" (+0,5%) qu'au cours des trois mois précédents, mais est encore très en dessous (-12,4%) du niveau qui était le sien l'an passé sur la même période (décembre 2019-février 2020) "précédant le premier confinement", selon le ministère de la Cohésion des Territoires.

 

Après un redressement continu mais partiel suite à la chute due au premier confinement, les logements autorisés se sont repliés en décembre et se sont depuis stabilisés à un niveau inférieur d'environ 6% à la moyenne des douze mois précédant le premier confinement et 12% à la moyenne des trois mois précédents, explique le ministère. Plus précisément, c'est le secteur des logements collectifs ou en résidence qui reste très en-dessous de son niveau d'avant crise (en février respectivement -13% et -21% en-dessous de ses moyennes des douze et trois mois précédant le premier confinement), alors que les logements individuels sont depuis novembre au-dessus de leur moyenne des douze mois précédant la crise (+5% en février) et proches de leur moyenne des trois mois précédents (+2% en février).

 

Autorisations : la baisse s'accentue par rapport à fin 2020

 

Après un redressement rapide après le premier confinement et un été particulièrement actif, les logements commencés sont redescendus à un niveau plus bas depuis septembre 2020. En février, les logements commencés sont estimés 4% en-dessous de leur moyenne des douze mois précédant le premier confinement et 7% en-dessous de leur moyenne des trois mois précédents. Ces écarts sont assez similaires en février pour les logements collectifs ou en résidence (respectivement -4% et -8%) et les logements individuels (respectivement -5% et -7%), alors qu'ils étaient un peu plus bas pour les logements individuels lors des mois précédents.

 

Sur un an, de mars 2020 à février 2021, 377.000 logements ont été autorisés à la construction, soit 79.500 de moins (-17,4%) qu'au cours des douze mois précédents. Les mises en chantier subissent également une baisse, se repliant de 7,1% par rapport aux trois mois précédents, et de 4,1% par rapport aux douze mois précédant le premier confinement de mars 2020.

 

Les logements collectifs à la peine

 

 

Ce sont surtout les constructions d'immeubles de logements collectifs ordinaires qui souffrent : -25,4% de permis de construire et -9,4% de mises en chantier sur les douze derniers mois, tandis que les logements en résidence résistent mieux avec +0,3% d'autorisation de construire et -6,1% de mises en chantier.

 

La construction de maisons fléchit également : -15,1% de permis de construire et -9,8% de mises en chantier pour les logements individuels groupés, contre -9,5% et -10,5% pour les logements individuels dits purs.

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