PROFESSION. Le nouveau bureau du Conseil régional de l'Ordre des architectes d'Île-de-France a défini quelques points essentiels sur lequel il compte travailler durant son mandat. Zoom sur les enjeux à venir.

Le Conseil régional de l'Ordre des architectes d'Île-de-France (Croaif) a changé de dirigeant en mars 2024. Depuis un mois, Laurence Bertaud occupe le poste de présidente à cette instance qui représente les professionnels de la région la plus habitée de France. L'architecte DPLG, auparavant conseillère ordinale, n'a pas attendu pour définir les grandes thématiques qui rythmeront son mandat.

 

Une équipe de 30 conseillers et elle prévoient de plancher sur plusieurs sujets brûlants dans le but d'accompagner la profession dans les mutations qu'elle traverse et de défendre l'intérêt public de l'architecture. Une feuille de route est actuellement en cours de rédaction et comprend la création d'une commission consacrée au logement. Une autre commission, baptisée "développement durable", changera de nom pour "transformation durable", et s'attellera à trouver des solutions pour répondre à la crise environnementale. L'objectif est de promouvoir la rénovation et la réhabilitation de l'existant, et de protéger le patrimoine de la région en accompagnant les propriétaires, notamment dans leurs travaux d'isolation.

 

Déontologie

 

Laurence Bertaud, ancienne membre de la Commission de déontologie du Croaif, souhaite également axer son mandat sur ce sujet. "La déontologie doit devenir un outil pour les architectes. Nous prévoyons des tables-rondes qui porteront, par exemple, sur les signatures de complaisance, l'absence de confraternité et de loyauté. Le code de déontologie est une garantie, une valeur ajoutée pour le professionnel et son client. Nous sommes la seule profession du Bâtiment à être réglementée, et à être soumis à un code", rappelle la présidente, lors d'une conférence de presse le 4 avril 2024. "Il assoit la pratique professionnelle et renforce la confiance du grand public. Nous nous rendons compte aujourd'hui que le problème principal est l'absence d'information de l'architecte." Le Croaif prévoit en outre la sortie prochaine d'un guide de la déontologie, bien que des documents soient déjà disponibles.

 

Intelligence artificielle

 

L'autre grand sujet pour le conseil régional est l'intelligence artificielle (IA). "Le Conseil national a engagé une réforme du code il y a deux ans, toutes les régions y ont travaillé. À l'époque, on ne parlait pas encore beaucoup de l'IA. Ce travail a été fait et doit être finalisé dans l'année à venir", déclare Laurence Bertaud. "Des problèmes comme les signatures de complaisance avec l'IA vont certainement surgir, pour lesquels le présent code ne prévoit rien. L'IA est étudiée, avec le BIM aussi, par une commission d'évolution des pratiques professionnelles à des fins d'encadrement. Nous cherchons également à faire évoluer le code en matière d'égalité et de discriminations." Un versant sur l'inclusion a été d'ailleurs été ajouté à la délégation "égalité".

 

Qualité de vie

 

À l'image de la politique menée par le Conseil national, Laurence Bertaud se dit en faveur d'une architecture "de transformation pour une meilleure qualité de vie et d'usage, qui propose des logements plus adaptés" aux besoins des habitants. Une plaquette écrite par le Croaif et destinée à être diffusée dans les villes, définit la qualité architecturale.

 

Enseignement

 

"Je prône une architecture influente qui raconte des émotions", continue la nouvelle présidente du bureau régional, qui aimerait voir l'architecture être enseignée dès le collège "au-delà de ce qui se fait en cours de technologie et de géographie". À l'échelle des Écoles nationales supérieures d'architecture (Ensa), l'instance assure continuer de collaborer avec elles. "Les étudiants sont moteurs sur le développement durable et les nouveaux matériaux", estime Laurence Bertaud. "J'ai confiance en cette nouvelle génération pour approfondir une dynamique déjà observable chez les professionnels actuels."

 

 

actionclactionfp