De Notre-Dame-des-Landes à Fessenheim, en passant par le diesel et la rénovation énergétique des bâtiments, Nicolas Hulot, nommé mercredi ministre de la Transition écologique et solidaire, trouvera de nombreux dossiers - souvent délicats - sur son bureau.

 

 

Nucléaire

 

Le nouveau ministre devra veiller à la mise en oeuvre de la loi de transition énergétique, notamment de la réduction de 75% à 50% de la part du nucléaire dans la production électrique à l'horizon 2025, une échéance jugée difficile à respecter par de nombreux experts.
La centrale de Fessenheim (Bas-Rhin) devrait fermer lors de la mise en service de l'EPR de Flamanville (Manche) en 2019 mais cette fermeture est contestée par des élus du Grand Est et les syndicats d'EDF.
Pour le reste du parc, Emmanuel Macron conditionne ses décisions à l'avis de l'Autorité de sûreté nucléaire sur la prolongation des réacteurs au-delà de
40 ans. Cet avis n'est pas attendu avant fin 2018.
Il faudra aussi trouver un terrain d'entente avec EDF sur les conditions d'éventuelles fermetures supplémentaires.
Nicolas Hulot, favorable à une sortie de l'atome depuis l'accident de Fukushima, sera aussi confronté au projet d'EDF de construire de nouvelles centrales en France à l'horizon 2028-2030 pour remplacer les installations en fin de vie.

 

Energies fossiles et renouvelables

 

Les quatre centrales à charbon françaises, énergie la plus nocive pour le climat, devraient être fermées. Emmanuel Macron s'est prononcé en faveur de cette mesure, avec un accompagnement des personnes, industriels et territoires concernés.
Il s'est aussi engagé à ne plus délivrer de nouveaux permis d'exploitation d'hydrocarbures.
Quant aux énergies renouvelables, il s'est engagé à ce qu'elles atteignent 32% de la consommation énergétique en 2030, notamment en encourageant l'investissement privé dans l'éolien et le photovoltaïque.

 

Transports

 

Il s'agira de poursuivre, comme Emmanuel Macron s'y est engagé, le resserrement de la taxation entre l'essence et le gazole (carburant classé cancérogène par l'OMS), ainsi que la disparition programmée des avantages consentis aux flottes de véhicules diesel. Les constructeurs, équipementiers, associations de défense des automobilistes et gestionnaires de flottes plaident pour des objectifs à long terme, donnant le temps de s'adapter.
Des tests ayant montré d'importants dépassements pour une majorité de véhicules diesel, le contrôle des normes d'émissions polluantes devra être revu. Pour lutter contre le réchauffement, le développement des transports propres est incontournable. Emmanuel Macron a indiqué vouloir aider davantage les particuliers qui achèteraient un véhicule propre (électrique, hybride) en échange d'un vieux diesel, avec une prime supplémentaire à la conversion de "1.000 euros".

 

Rénovation énergétique

 

La loi pour la transition énergétique prévoit l'élimination des "passoires énergétiques" à l'horizon 2025, 500.000 rénovations "performantes" par an dès
2017 et une baisse de la précarité énergétique de 15% à l'horizon 2020. Le rythme actuel - 288.000 rénovations performantes par an - est très insuffisant. Emmanuel Macron a annoncé vouloir rénover un million de logements mal isolés grâce notamment au versement d'une prime au début des travaux, en remplacement du crédit d'impôt.

 

Notre-Dame-des-Landes

 

 

Le dossier du transfert de l'aéroport nantais à une vingtaine de kilomètres plus au nord, à Notre-Dame-des-Landes, est bloqué du fait d'une forte occupation sur le terrain et malgré le référendum de juin 2016 favorable au projet mais dont le périmètre, limité au département de Loire-Atlantique, est contesté par les opposants. Nicolas Hulot s'est dit opposé au nouvel aéroport. Emmanuel Macron s'est prononcé pour la nomination d'un médiateur auquel il donnera six mois pour produire une étude sur la possibilité d'agrandir l'aéroport actuel. Il a dit ne pas vouloir faire évacuer la zone par la force.

 

Quant à Patrick Liébus, président de la Capeb, il voit là "une nomination favorable". "Nous avons travaillé ensemble, et avec Jean-Louis Borloo, lors du Grenelle de l'environnement. C'est quelqu'un qui a des convictions et connaît les dossiers énergétiques. Par essence, c'est un communicant, toutefois il faudra le voir à l'oeuvre dans ses nouvelles fonctions."

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