La filière s'organise
La valorisation des déchets de bois issus du bâtiment fait d'ailleurs partie d'une commission spécifique au sein du Syndicat des Recycleurs du BTP, qui a annoncé sa création officielle et son rapprochement avec le SNED (Syndicat national des entreprises de déconstruction) en septembre dernier (lire article). Sous l'égide de la Commission Environnement de la Fédération du Bâtiment (FFB) depuis une dizaine d'années, le Syndicat des Recycleurs se veut indépendant et s'attache à aider les PME et TPE indépendantes dans leurs démarches environnementales. Car globalement, les grands groupes du BTP ont depuis longtemps développé leur sensibilité environnementale, et désormais leurs chantiers tendent à devenir des standards de la norme HQE. « Notre structure est aujourd'hui capable d'aider les plateformes de recyclage nées ou à naître. Et il en manque encore beaucoup », estime Jacques Rabotin, le président.

 

S'il s'en créé chaque année toujours plus, le nombre de plateformes de recyclage reste encore modeste face aux besoins du secteur. « Le maillage doit être plus dense », explique Laurent Château, de la Direction Consommation Durable et Déchets au sein de l'Ademe. A cela, plusieurs freins subsistent. Jacques Rabotin lance avec franchise : « Ce sont les mairies en particulier qui s'opposent à l'installation de plateformes ! Elles craignent certaines nuisances, ainsi que la dégradation des chaussées ». Du coup, ce sont les décharges « sauvages » qui se multiplient, ou en tout cas ne cessent de diminuer. « On estime qu'elles doivent être toutes fermées. Ça arrivera d'ici à 5 ans, nous restons optimistes », renchérit-il. Autre frein : le prix. Toutefois, il semble que cette notion soit désormais intégrée par les entreprises du BTP. « Beaucoup d'efforts ont été faits », constate le président du Syndicat des Recycleurs du BTP.

 

Au-delà, ce sont surtout les comportements qui créent les difficultés, comme le souligne Laurent Château, de l'Ademe. Si les changements de mentalité sont longs, « on essaie de faire passer le message dès la formation », précise-t-il. En outre, l'Ademe a mis en place un système d'aides 2010-2012 et a mené diverses actions pour la gestion des déchets du BTP. Objectifs : arriver à 70% de préparation au réemploi, au recyclage et à la revalorisation des matériaux d'ici à 2020 ; au niveau des TP, il s'agit de tendre vers 100% de la valorisation des excédents de déblais de terrassement. « On peut faire beaucoup mieux ! Les outils sont à disposition, il faut maintenant concrétiser », conclut Laurent Château.

 

 

Ce que dit la loi de Grenelle 2

 

Pour une gestion durable des déchets :
•modulation de la contribution financière de chaque produit à sa filière de traitement en fonction de son impact environnemental et de ses valorisations
•limitation des capacités d'élimination ou d'enfouissement des déchets ménagers
afin de favoriser la prévention, le recyclage et la valorisation
•instauration de plans départementaux de gestion des déchets issus du BTP
privilégiant l'utilisation de matériaux recyclés
•diminution de 15 % des quantités de déchets destinées à l'enfouissement ou à l'incinération et réduction de la production d'ordures ménagères de 5 kg par habitant et par an pendant les cinq prochaines années, d'ici au 1er janvier 2012, conformément aux objectifs fixés dans le Grenelle 1...

 


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