L'Union des maisons françaises dit « oui à la suppression du zonage à condition qu'il ne se substitue pas à un zonage plus pervers » alors que la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) se montre prudente.

Pour rappel, le 27 juin dernier, François Lamy, ministre délégué à la Ville, avait déjà souligné la nécessité d'un second programme. Toutefois, avait-il précisé, « il ne pourra être lancé qu'après évaluation complète du premier, après la réforme de la géographie prioritaire et en fonction des marges de manœuvre que le gouvernement pourra dégager ». Rappelant d'ailleurs sur ce point qu'il restait « 6 Mds € à trouver dès 2013 » pour financer le PNRU.

 

Soucieuse de restaurer la solidarité entre les territoires
La ministre a également insisté sur la couverture en haut débit, puis en très haut débit, de l'ensemble du territoire français. Un équipement qui sera nécessaire pour réaliser un autre chantier : la « transformation d'une partie de l'administration en plate-forme, grâce à l'open data, sur laquelle se grefferaient des opérateurs proposant des services élaborés à partir des données de l'administration ». En revanche, « rien ne remplace la rencontre physique », avertit la ministre après avoir rappelé le récent avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE) qui s'alarme de la déshumanisation de certains services publics.

 

Enfin, Cécile Duflot s'est également montrée soucieuse de « restaurer la solidarité entre les territoires et la cohésion nationale » qui passera par « une politique de péréquation rénovée entre collectivités riches et collectivités pauvres, entre territoires aisés et territoires fragiles ».

 

Les professionnels réagissent
L'enjeu des territoires a également été au cœur des débats pour l'Union des maisons françaises (UMF). Son président, Christian Louis-Victor, avait même choisi d'utiliser ce point d'ancrage pour entamer les discussions avec Cécile Duflot. « Globalement, il est normal que la ministre se penche sur le zonage car ce dispositif comporte des effets de seuil, pouvant influencer sur les prix de l'immobilier, nous témoigne Dominique Duperret, secrétaire général de l'UMF. Nous sommes donc favorables à la suppression du zonage mais à condition qu'il ne se substitue pas à un zonage imparfait qui renforcerait des aides dans des espaces très urbains ». Et d'ajouter : « Nous souhaitons vraiment une vision égalitaire des territoires et non une vision malthusianiste qui encouragerait seulement les quartiers défavorisés. Je rappelle aussi que la moitié de la croissance démographie française s'est concentrée dans les villes de moins de 2.000 habitants. »

 

Si la fédération se félicite qu'il y ait un ministère à part entière pour le logement elle est restée jusqu'ici interrogative sur l'aspect « égalité des territoires ». L'Union, qui lutte depuis toujours contre le zonage, souhaite que le nouveau gouvernement s'intéresse désormais « au pouvoir d'achat immobilier » des Français et cesse « la territorialisation des financements » pour que tout-un-chacun puisse accéder au logement.

 

La FPI également prudente
De son côté, Guy Portmann, vice-président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), souligne que « sa fédération a d'ailleurs toujours été réticente sur l'existence d'un zonage sur le territoire, il faudrait voir sur quels critères dorénavant le ministère souhaite supprimer des zones multiples en vue de créer un périmètre unique.»

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