Le mardi 10 juillet au Sénat, la ministre de l'Égalité des territoires et du Logement, a détaillé pour la première fois sa feuille de route pour les cinq années à venir. La suppression des zonages prioritaires pour instaurer un périmètre unique restituant les quartiers défavorisés dans les dynamiques d'agglomération, fait partie de ses principales mesures d'urgence. Explications et réactions des professionnels du secteur.

Ce mardi 10 juillet, Cécile Duflot, était attendue par les Sénateurs pour dévoiler ses priorités en matière d'aménagement du territoire. Après avoir consacré ses premières déclarations, en mai et juin, au logement, la ministre de l'Egalité des territoires et du Logement a brossé pour la première fois un panorama complet de l'action de son ministère à la Haute Assemblée.

 

« Je veux poser la question de l'égalité des territoires de trois façons, a-t-elle affirmé d'emblée : comme politique de réparation des territoires meurtris, comme politique de solidarité et de cohésion entre territoires, comme politique d'accès aux services publics. »Et il n'est pas du tout question, selon la nouvelle ministre écologiste, de reprendre cette réforme de l'État à la « mode Sarkozy », « menée de manière désorganisée et incontrôlée et qui a abouti à la désertification des services publics dans certaines régions de France ». Un exemple appuyé dans le discours : Le seul département de la Moselle aurait perdu 5.400 postes de militaires, quatre tribunaux d'instance, deux conseils de prud'hommes, 267 postes dans les écoles primaires, une prison, une quinzaine de brigades de police et de gendarmerie. Et il n'y a toujours pas d'agence Pôle emploi à Clichy-Montfermeil…

 

Une réponse sur-mesure
Contre la « fracture territoriale », Cécile Duflot préconise avant tout le sur-mesure : « Nous devons trouver une réponse pour chaque territoire. Pour les quartiers sensibles. Pour les villes petites et moyennes. Pour les territoires ruraux à faible densité. »
Partout, l'accès aux services publics doit être assuré et la ministre exige dans cette tâche le soutien de tous les membres du Gouvernement, ainsi que des élus locaux. « Par nature, l'aménagement du territoire et l'aide aux quartiers défavorisés sont des politiques interministérielles », a-t-elle relevé avant de rappeler que l'acte III de la décentralisation devra être l'occasion d'une « contractualisation nouvelle, partagée et équitable » entre l'État et les collectivités.

 

Création d'un zonage et d'un contrat unique
Conformément aux engagements de campagne de François Hollande, la ministre a tout d'abord annoncé son intention d' « engager la suppression des zonages au profit d'un périmètre unique restituant les quartiers défavorisés dans les dynamiques d'agglomération, au service d'un projet global de territoire ». Cela passera tout d'abord par « un contrat unique déterminé en cohérence avec le périmètre prioritaire, transversal aux différents champs d'intervention, intégrant dans un même mouvement les projets de développement social (Cucs) et de rénovation urbaine (PRU) ».

 

Et de marteler à plusieurs reprises devant les sénateurs à propos du PNRU 2: « On ne peut dissocier l'humain de l'urbain ». Elle a confirmé par la même occasion que : « le programme national de rénovation urbaine sera mené à son terme et une nouvelle étape s'engagera avant la fin de la mandature ».

 

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