JUSTICE. Des associations de défense de l'environnement et des jardiniers ont saisi la Cour administrative d'appel de Paris pour empêcher la construction d'un futur centre aquatique. Destinée à accueillir les athlètes des Jeux olympiques de Paris 2024, la piscine devrait ensuite être utilisée par les habitants.

Des opposants à un projet de piscine d'entraînement destiné aux athlètes des Jeux olympiques de Paris-2024 ont saisi la justice. Selon l'AFP, une requête en référé a été déposée le 30 août à la cour administrative d'appel de Paris contre le permis de construire d'une piscine qui doit servir de bassin d'entraînement. Cette construction impliquerait la destruction, en partie, de jardins ouvriers à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, pour bâtir certains équipements, dont une terrasse.

 

Centenaires, ces jardins, enclave de nature et terre nourricière de 2,5 hectares au pied des tours, subissent les aménagements urbains successifs et voient leur terrain diminuer. Ce nouveau projet aquatique devrait grignoter près de 4.000 m2 de jardins.

 

"Une urbanisation déraisonnée"

 

Des défenseurs de l'environnement ont demandé à la justice de suspendre ce permis de construire, délivré le 21 juillet dernier pour réaliser le centre aquatique. Les requérants - deux associations locales de défense de l'environnement (Environnement 93 et le MNLE-93) et trois "jardiniers exploitants" - jugent que le permis de construire a été délivré à l'issue d'une procédure illégale et que l'impact du projet sur "la biodiversité" ou "les ressources naturelles du sol" est sous-estimé. De son côté, le détenteur du terrain, Grand Paris Aménagement (GPA), a déclaré avoir relogé les jardiniers sur d'autres parcelles voisines. Il a également assuré qu'il remettra en état un autre site boisé, à proximité.

 

Le démarrage des travaux est bloqué depuis des mois par des "Jadistes" (pour "Jardins à défendre") qui occupent les lieux, avec toiles de tente et mur de paille géant. Ils considèrent que ce projet, d'un coût de 33,6 millions d'euros, est "le signe d'une urbanisation déraisonnée à contre-courant de l'urgence écologique". Porté par la ville d'Aubervilliers, le centre doit bénéficier de subventions, dont environ 10 millions d'euros de la société de livraison des ouvrages olympiques. La ville de banlieue parisienne doit ensuite pouvoir jouir du centre après le passage des Jeux. La commune manque cruellement de bassins pour apprendre aux enfants à nager.

 

D'autres projets controversés

 

 

Spie Batignolles Ile-de-France, entité du groupe de construction français Spie Batignolles, est en charge de la réalisation, de l'exploitation et de la maintenance du centre aquatique durant les six premières années de son fonctionnement. "Une surface de plan d'eau de plus de 1.700 m²" devrait être disponible, selon un communiqué de l'entreprise. L'an dernier, celle-ci tablait sur une livraison du centre pour l'été 2023.

 

Ce centre aquatique n'est pas le seul à être sous le feu des critiques. Un front anti-JO, composé d'associations et de collectifs citoyens, se mobilise depuis plusieurs mois contre les projets d'aménagement de l'événement sportif, qualifié d'" aberration écologique" par certains. Plusieurs recours ont notamment été déposés contre le village des médias, qui doit par la suite devenir un écoquartier, et qui a finalement vu sa réalisation validée par la justice administrative le 8 juillet.

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