INTERVIEW. Comment la maquette numérique peut-elle permettre d'améliorer la sécurité sur chantier ? L'organisation professionnelle EGF.BTP s'est penchée sur cette question pour en tirer un guide. Réponses avec Max Roche, son président.

Batiactu : Pourquoi avoir choisi cette problématique du lien existant entre Bim et prévention des risques professionnels ?
Max Roche : Nous avons décidé de montrer par l'exemple tout ce que le Bim peut apporter en termes de sécurité [lire le rapport "Le Bim pour la sécurité sur les chantiers" ici, NDLR]. Préserver l'intégrité physique de nos collaborateurs et de ceux de nos sous-traitants est pour nous une priorité absolue. Les entreprises générales sont d'autant plus légitimes à en parler qu'elles ont un taux de fréquence d'accidents du travail presque quatre fois moins élevé que la moyenne du secteur (10,6 contre 38,9). J'ajoute que les entreprises générales, lorsqu'elles travaillent en conception sur le Bim, pensent déjà à la réalisation - à la différence par exemple d'un bureau d'études -, et donc nécessairement à la sécurité. C'est ce qui fait la richesse de leur contribution à l'acte de construire.

Batiactu : Comment la maquette numérique peut-elle aider à diminuer les risques tout au long du chantier ?

Max Roche : L'un des avantages de la maquette numérique est de donner une vision du déroulement du chantier en 3D dans le temps et dans l'espace : c'est donc un outil très pédagogique pour parler prévention puisqu'il permet de comprendre, à tout moment, ce qu'il faut faire et quels sont les risques potentiels. L'usage du Bim commence bien sûr avec la conception des ouvrages. Mais nous l'utilisons aussi pour réfléchir à la réalisation de l'ouvrage sous deux angles indissociables : constructibilité et sécurité. Les directions méthodes se sont d'ailleurs saisies du Bim pour simuler différentes options, anticiper, préparer, organiser le chantier en détail. Le lien est en effet très fort entre la sécurité et les méthodes de réalisation et les matériels. Et on sait tous qu'un chantier bien préparé est un chantier plus efficace, avec une meilleure qualité de travaux et une meilleure sécurité.

 

 

Batiactu : Ces évolutions sont-elles bien reçues sur le terrain par les compagnons ?
Max Roche : Cette dialectique entre maquette numérique et prévention a donc un intérêt pour l'ensemble des équipes : responsable sécurité, ingénieur méthodes, conducteur de travaux, compagnons... Il permet un travail collaboratif.

 

C'est aussi un volet nouveau de notre politique de prévention qui se développe : à travers la maquette numérique et la réalité virtuelle, il est possible d'expliquer plus clairement des modes opératoires sensibles. On sait bien qu'en vivant virtuellement une situation, en s'immergeant dans les conditions du futur chantier, on est davantage en mesure d'être conscient du risque.

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