A l'occasion de la révision de son plan local d'urbanisme, la ville du Havre a adopté une mesure de protection concernant une cinquantaine de maisons en meulière construites après la seconde guerre mondiale. Désormais, lorsqu'ils entreprennent des travaux sur le bâti, les habitants doivent respecter certaines obligations.
La ville du Havre a procédé au mois de septembre dernier à la révision de son plan local d'urbanisme (PLU). Une procédure lourde à laquelle tous les habitants ont été associés par l'intermédiaire d'une enquête publique destinée à recueillir leurs doléances et suggestions. Un habitant en a alors profité pour déposer une demande de protection concernant une cinquantaine de maisons en meulière situées dans le quartier d'Aplemont, sur les hauteurs de la ville. "Il me paraissait inconcevable que des maisons si particulières ne soient pas protégées, explique-t-il. Certaines parcelles risquant prochainement d'être divisées, il y avait un risque pour que l'unité architecturale du quartier soit compromise".
Jugeant la requête pertinente, la mairie décide alors de réaliser un diagnostic portant sur les 49 maisons concernées. "L'idée était de faire un état des lieux précis afin de savoir comment maîtriser l'évolution du site", précise Benoît Bied-Charreton, maire adjoint chargé de l'urbanisme. Une étude qui prouvera le réel intérêt architectural de ces maisons.
Des maisons "uniques"
Contrairement aux habitations situées en région parisienne qui possèdent une architecture complexe, elles adoptent un style simple avec une toiture mono pente et seulement deux encadrements de fenêtres en façade principale. Des éléments qui les rendent uniques mais qui n'ont pas toujours été conservés ni bien entretenus...
Au fil des années, les maisons ont, en effet, subi de nombreuses modifications qui les ont dénaturées : remplacement des fenêtres, nouveaux matériaux et couleurs introduits sur les façades, ajout d'extensions de différentes formes et tailles... "Ces changements étaient nécessaires, mais ils ont été faits de façon non coordonnée. Du coup, ils gâchent par endroit la lisibilité de certaines rues et la qualité architecturale d'origine", explique Benoît Bied-Charreton. A l'image des clôtures, autrefois régulières et aérées, qui se sont transformées en séparations hétéroclites occultant totalement la vue sur le bâti.
De nouvelles obligations à respecter
Soucieuse de ne pas voir empirer la situation, la municipalité a donc adopté des mesures spéciales de protection concernant toutes les maisons en meulière situées à Aplemont. Désormais, tous les propriétaires de maisons en meulière doivent respecter un certain nombre d'obligations comme par exemple, opter pour des clôtures basses ou encore laisser un espace entre le bâti principal et l'extension. "Les demandes de permis de construire notamment celles portant sur des agrandissements, seront étudiées avec une extrême minutie", prévient Benoît Bied-Charreton. "Attention, poursuit-il, cela ne veut pas dire que nous empêcherons ces maisons d'évoluer, nous tentons simplement de préserver leur homogénéité architecturale, donc leur identité".
Même si les mesures adoptées sont contraignantes, tous les habitants poussent désormais un ouf de soulagement : "C'est une très bonne chose que le secteur soit désormais protégé, mais nous sommes passé très près de la catastrophe", conclut Serge Delamare, l'un des propriétaires concernés.
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Demande de protection
A la demande des habitants, des mesures ont été prises par la ville du Havre afin de protéger une cinquantaine de maisons en meulière situées dans les hauteurs de la ville.
Caractéristiques maisons du Havre
Les maisons en meulière du Havre sont reconnaissables à leur toiture monopente mais également à leur simplicité architecturale. Contrairement aux maisons de la région parisienne qui possèdent de multiples ouvertures, elles ne sont agrémentées en façade que de deux encadrements de fenêtres.
Extensions
Le diagnostic a permis d'établir que certaines maisons en meulière avaient subi des extensions "plus ou moins réussies". Certaines extensions possèdent par exemple des superficies qui approchent la superficie initiale de la maison en meulière.
Clôtures hétérogènes
Dans le quartier, les clôtures sont devenues très hétérogènes, certaines ne permettent d'ailleurs plus d'observer les maisons en meulière.
Règles à respecter
Désormais, lorsqu'ils entreprennent des travaux, les habitants doivent respecter certaines obligations. Par exemple : opter pour des clôtures basses ou encore de laisser un espace entre le bâti principal et l'extension.
