POLÉMIQUE. Alors qu'elle semble désormais dépassée par les événements, la Ville de Marseille avait voté en 2014 un budget de 2 millions d'euros pour lutter contre l'habitat indigne. Quatre ans plus tard, seulement 15% de l'enveloppe a été utilisée.
Comme le révélait la cellule investigation de Radio France le 1er février dernier, la municipalité marseillaise s'était dotée, en 2014, d'une enveloppe de 2 millions d'euros consacrée à la lutte contre l'habitat indigne. Un budget resté quasi intact quatre ans plus tard, dont seulement 15% ont été utilisés.
Dans le cadre d'un marché public de prestations intellectuelles, la cité phocéenne devait "se faire conseiller sur les travaux à engager" dans le cas où un propriétaire privé se montrait défaillant, et dans l'incapacité de réaliser des travaux urgents. Le document municipal précise qu'il s'agit d'une "assistance technique, administrative et juridique pour la mise en sécurité et la sortie d'insalubrité de l'habitat indigne à Marseille".
Transfert de compétences
Questionnée par l'AFP, la mairie de Marseille a confirmé la nature du marché public prenant la forme de "bons de commande" qui n'ont atteint que 350.000 euros. La sous-utilisation de l'enveloppe allouée se justifierait par "le faible nombre de signalements d'immeubles insalubres à l'époque, ou parce que les travaux avaient finalement été faits par les propriétaires privés eux-mêmes".
Le collectif du 5 novembre, qui représente des délogés du quartier de Noailles, a dénoncé dans un communiqué "l'incompétence de ces dernières décennies en matière de traitement de l'habitat indigne", et appelé à une manifestation ce lundi devant la Mairie qui tenait son conseil municipal.
Un conseil très attendu qui devait préciser un plan de lutte contre l'habitat indigne, mais où il était surtout question de transférer les compétences de la municipalité en matière de travaux d'office et de relogement à la métropole d'Aix-Marseille dirigée par Martine Vassal, également présidente du département des Bouches-du-Rhône.
"Une limite a été franchie concernant l'acceptabilité des projets" V.Lavergne (architecte)
