De nombreux professionnels du BTP, qui ne sont pas électriciens, interviennent pourtant couramment sur des installations électriques. Afin de réduire les risques d'accident, l'OPPBTP propose de les former à l'habilitation électrique. En tout, 500.000 opérateurs seraient concernés en France.

Les interventions courantes comme remplacer un chauffe-eau, déposer une prise ou réarmer un dispositif de protection sur une installation électrique sont réalisés chaque jour par des non-électriciens. Pourtant, depuis le 1er juillet 2011, le Code du Travail impose à l'employeur – dans certaines situations – de former ses salariés et de les habiliter. En tout, 500.000 personnes seraient concernées, parmi lesquelles des peintres, des plombiers, des chauffagistes, des menuisiers ou des couvreurs. L'Office professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP) propose donc des formations spécifiques et met à disposition le "Carnet de prescriptions BS" (avec trois fiches de modes opératoires) ainsi que le dossier Risque électrique et une lettre de prévention sur le même thème. "Nous avons démarré nos actions de sécurité et de protection de nos salariés avec la réalisation du document unique et l'amélioration du balisage sur les chantiers", explique Julien Durieux, gérant de la société Attila Système. "En tant que couvreurs confrontés à de nombreux risques électriques, nous devions nous former ! Nous avons donc fait appel à l'OPPBTP et avons trouvé trois solutions pratiques : la formation 'Habilitation BS', le carnet de prescriptions et des conseils au quotidien". Formations, supports écrits et réunions Les deux formations préparent à deux habilitations électriques différentes : l'habilitation "BS" (basse tension) d'une part, qui concerne tout salarié (ou employeur) non-électricien effectuant des interventions de remplacement et de raccordement sur des ouvrages électriques, et l'habilitation "B0-H0-H0V" qui s'adresse à tout salarié opérant dans des zones où existent des risques électriques y compris en haute tension. La première formation dure deux jours tandis que la seconde se concentre sur 1 jour et demi. Quant au carnet de prescriptions, il a été conçu par la direction technique de l'organisme de prévention et permet aux entreprises concernées de bénéficier d'un support basé sur des fiches pratiques génériques. Ce support doit être validé par l'employeur et complété d'instructions spécifiques, propres à chaque entreprise. Enfin, l'OPPBTP organise des réunions partout en France, durant la première quinzaine du mois de juin autour de la thématique du risque électrique en mobilisant son réseau national d'adhérents.
Décret n° 2010-1118 du 22 septembre 2010 relatif aux opérations sur les installations électriques ou dans leur voisinage : Le texte de loi dans sa section 2 oblige les employeurs à "définir et mettre en œuvre les mesures de prévention de façon à supprimer, ou à défaut, à réduire autant que possible le risque d'origine électrique lors des opérations sur les installations électriques ou dans leur voisinage". Les travaux doivent donc s'effectuer hors tension, sauf impossibilité technique ou conditions d'exploitation rendant dangereuse une mise hors tension. Les opérations effectuées au voisinage des pièces nues sous tension doivent être limitées, soit en consignant l'installation ou la partie de l'installation à l'origine de ce voisinage, soit en assurant une protection par éloignement, obstacle ou isolation. Dans la section 4, il est indiqué que ces opérations "ne peuvent être effectuées que par des travailleurs habilités". L'habilitation doit être délivrée par l'employeur qui doit assurer que le travailleur a reçu la formation théorique et pratique requise. Il doit également lui délivrer "un carnet de prescriptions établi sur la base des prescriptions pertinentes des normes, complété par des instructions de sécurité particulières au travail effectué". Source : Legifrance

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