Les quinze grands programmes mis en place dans le cadre du Grenelle de l'environnement devraient engendrer la création de 600.000 emplois d'ici à 2020, selon les résultats d'une étude commandée par le ministère de l'Ecologie. Ils devraient aussi améliorer la balance commerciale de la France. Explications.

Le Grenelle de l'environnement va générer la création de plus de 600.000 emplois et 450 milliards d'euros d'activité économique sur la période 2009-2020, et ce en large partie grâce aux projets dans les secteurs du bâtiment, des infrastructures et des énergies renouvelables, selon une étude publiée par le ministère du développement durable. L'étude, intitulée «Réflexions sur le portefeuille de mesures Grenelle environnement» et conduite par le cabinet Boston Consultant Group, estime en effet que les 15 grands programmes du Grenelle «participent à la relance de l'économie de manière substantielle, en générant une activité sur douze ans d'environ 450 milliards d'euros à hauteur d'environ 170 milliards d'euros par l'Etat et les collectivités territoriales».

En outre, la France réduira de 24% ses émissions de gaz à effet de serre entre 2007 et 2020, et l'étude estime que près de la moitié de ce chiffre sera réalisée grâce au remplacement des énergies thermiques que sont le pétrole et le gaz, au profit des énergies renouvelables : ce phénomène devrait améliorer de manière «significative la balance commerciale de la France». L'objectif que s'est fixé la France de diviser par quatre ses émissions polluantes d'ici à 2050 par rapport à 1990, ne sera toutefois pas atteint, selon l'étude : cet objectif «nécessitera la mise en place de mesures supplémentaires».

 

Impact sur l'économie
Plus généralement, les mesures du Grenelle environnement devraient impacter l'économie de différentes manières : le rapport cite notamment la réduction des temps de transports avec le développement des lignes à grande vitesse, la réduction de la consommation d'énergie (à 75% par les mesures prises dans le bâtiment), le désenclavement de la Seine par le canal Seine Nord Europe avec l'ouverture sur le réseau européen des voies navigables, la création d'environ 300 milliards d'euros de masse salariale sur la période 2009-2020, ou encore la création de «champions industriels» avec une capacité d'export dans les secteurs durables, tels que l'éolien offshore.

 

Investir
«On est là clairement sur une croissance verte», a commenté le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, tout en admettant qu'il était impossible de savoir si celle-ci permettrait de compenser les pertes dues aux autres secteurs. «Si on a un deuxième train de mesures liées à de nouvelles technologies d'ici à trois ans, la pente ascendante des créations d'emplois pourrait très bien rester constante», estime le ministre.

 

Pour les associations écologistes France nature environnement (FNE) et Cap 21, les résultats du rapport de Boston Consulting Group indiquent qu'il faut aller plus loin. «Ce document démontre que l'économie verte n'est pas un mirage mais un impératif»,argumente la FNE, qui invite le gouvernement à investir clairement dans les programmes du Grenelle «pour que les opérateurs économiques soient clairement encouragés à investir massivement dans les cleantechs». De son côté, Corinne Lepage, présidente de Cap 21, regrette «un manque de cohérence des politiques» avec «une volonté marquée du gouvernement et du Président de développer le nucléaire alors que l'on veut des énergies renouvelables et des économies d'énergie».

 


10.000 éco-PTZ en deux mois
Plus de 10.000 éco-prêts à taux zéro auraient été distribués depuis le lancement du dispositif il y a deux mois, selon Jean-Louis Borloo dans un entretien accordé au quotidien Les Echos. «Je pense que nous allons aller beaucoup plus vite que prévu puisque nous avions tablé sur 100.000 prêts sur les douze premiers mois», estime le ministre du Développement durable.
L'éco-PTZ est destiné à aider les particuliers à financer les rénovations thermiques «lourdes» de leurs logements, afin de réaliser des économies d'énergie. Il peut financer jusqu'à 30.000 euros de travaux avec une durée de remboursement de 10 ans, avec possibilité de l'étendre à 15 ans.

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