Alors que Jean-Marc Ayrault doit annoncer le 6 mars ses conclusions sur les transports en Ile-de-France, dont le projet du Grand Paris Express, la FNTP a pris un peu d'avance et met déjà en garde le Premier ministre.

D'après Les Echos du mardi 26 février, le Gouvernement a bien décidé, faute de moyens financiers mobilisables à court terme, d'étaler jusqu'à au moins 2030 la construction du métro de rocade de la région parisienne, Grand Paris Express. "Pour justifier ce report, il met en avant un argument technique soufflé par un rapport d'experts : la France ne disposerait pas d'assez de tunneliers pour forer le sous-sol en un délai plus court", écrit le quotidien.

 

"Les entreprises françaises sont capables de construire aussi les gares"
Ainsi, la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) n'a pas tardé de réagir dans un courrier daté du 31 janvier 2013. ''Notre président Patrick Bernasconi a bien écrit à Jean-Marc Ayrault pour récuser cet argument de circonstance", nous indique un porte-parole de la FNTP. Dans sa lettre, Patrick Bernasconi explique : "Les entreprises françaises peuvent mobiliser 6 à 10 tunneliers, sur les 20 qu'elles utilisent dans le monde. Et elles sont capables de construire aussi les gares ! La FNTP promet, avec ce chantier, 10.000 emplois non délocalisables pendant les quinze à vingt ans que dureront les travaux."

 

Le Premier ministre dévoilera la feuille de route le 6 mars
Par ailleurs, une porte-parole de Matignon nous précise bien que "l'Exécutif travaille beaucoup à l'heure actuelle sur l'Ile-de-France et le Grand Paris pour prendre des mesures sur le Grand Paris Express et les autres moyens de transport. Et Jean-Marc Ayrault les annoncera le 6 mars prochain."

 

Le Premier ministre attend et "réfléchit" pour rendre ses arbitrages, d'avoir reçu un scénario précis et financé de la part de Cécile Duflot, ministre en charge du Grand Paris, et Jean-Paul Huchon, président (PS) de la région Ile-de-France. Le Conseil d'Etat doit par ailleurs rendre le 28 février son avis sur les possibilités de modifier la loi du Grand Paris, qui précise le tracé du supermétro, son mode de financement et les délais de construction.

 

Les contraintes techniques et financières du projet, telles que les a éclairées le rapport du haut fonctionnaire Pascal Auzannet, ont conduit, en effet, le Gouvernement à revoir le dimensionnement, le calendrier et le financement du projet.

 

En terme de calendrier, le Gouvernement semble s'acheminer vers 2030 comme "horizon crédible" de fin des travaux, qui ne se feraient pas de manière séquencée mais dans une "programmation continue, voire parallélisée" pour entamer certains tronçons en même temps.
C'est cinq ans de plus que la date de 2025 inscrite dans la loi mais qui n'était "possible ni techniquement ni financièrement", souligne le ministère de l'Egalité des territoires. Le Gouvernement envisagerait aussi de revoir la durée d'amortissement du projet, 35 ans actuellement, et de placer la Société du Grand Paris, maître d'ouvrage, sous la tutelle du Stif.

 

Reste à savoir si le projet ainsi retouché -pas dans ses 200 km de tracé ni ses 72 gares-sera toujours dans le cadre de la loi.

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