GOUVERNEMENT. Le ministre de la Transition écologique et solidaire, éclaboussé par les révélations de Mediapart, a présenté sa démission à Edouard Philippe ce mardi 16 juillet, d'après son compte Facebook.

François de Rugy a fini par céder sous la pression. Le ministre de la Transition écologique et solidaire, éclaboussé depuis plusieurs jours par les révélations de Mediapart au sujet de son train de vie, a présenté sa démission au Premier ministre Edouard Philippe, peut-on lire sur son compte Facebook. Un "compte certifié", a simplement répondu le ministère de la Transition écologique, sollicité par Batiactu. La secrétaire d'État Emmanuelle Wargon a précisé devant les sénateurs qu'elle prendrait le relais de l'ex-ministre pour le suivi des discussions du projet de loi énergie et climat. Pour autant, aucun successeur à François de Rugy n'avait, mercredi soir, été désigné.

 

Mediapart, qui a fait état récemment de dépenses fastueuses que François de Rugy aurait effectuées en 2017 et 2018, lorsqu'il était président de l'Assemblée nationale, puis de "plus de 63.000 euros de travaux, payés par le contribuable, dans les appartements privés du ministère", s'apprêtait à publier de nouvelles révélations. "Lundi soir, nous avions adressé (à François de Rugy) des questions, notamment sur la façon dont il a utilisé ses frais de mandat pour payer ses cotisations d'élu à son parti EELV", écrit Mediapart ce mardi. "François de Rugy (..) a utilisé son indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) pour payer une partie de ses cotisations à Europe Écologie-Les Verts (EELV) en 2013 et 2014", poursuit le journal. Pour qui "ces versements posent un double problème : l'IRFM, qui a été réformée en 2017 dans le but de renforcer son contrôle, n'avait pas vocation à être utilisée pour financer un parti politique. De plus, François de Rugy a déduit ces versements du calcul de son impôt sur le revenu 2015 (relire notre enquête ici), ce qui interroge sur le plan fiscal, l'IRFM étant défiscalisée."

 

François de Rugy indique sur Facebook avoir déposé une plainte pénale en diffamation contre le quotidien fondé par Edwy Plenel. "Les attaques et le lynchage médiatique dont ma famille fait l'objet me conduisent aujourd'hui à prendre le recul nécessaire", explique-t-il. "La mobilisation nécessaire pour me défendre fait que je ne suis pas en mesure d'assumer sereinement et efficacement la mission que m'ont confiée le Président de la République et le Premier ministre", poursuit François de Rugy.

 

La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a annoncé sur France Info que la démission de François de Rugy avait été acceptée. D'après son agenda, Edouard Philippe doit s'entretenir avec le président de la République à 16 heures.

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