La taxe carbone continue de faire couler beaucoup d'encre. Alors que fin août, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, s'était prononcée en faveur d'une taxe carbone à 15 euros, le Premier ministre, François Fillon, vient d'annoncer un montant de 14 euros la tonne de CO2 émise. L'objectif de cette mesure étant de réduire la consommation des énergies fortement polluantes.

Le premier ministre vient d'annoncer une taxe carbone fixée à un montant de 14 euros la tonne de CO2 émise. Il a également précisé que le gouvernement a l'intention «d'appliquer de façon progressive» la taxe, «en partant du prix de la tonne sur le marché, soit 14 euros».
Sans jamais utiliser l'expression «contribution climat-énergie» prônée par les associations de défense de l'environnement, il ferme la porte à ceux qui réclamaient son application au secteur de l'électricité pour éviter que les consommateurs ne choisissent dans les années à venir de changer de mode de chauffage pour adopter les radiateurs électriques. Il promet néanmoins la création d'une commission indépendante chargée de mesurer les effets de la politique mise en œuvre et de proposer des correctifs.

 

Pour les ménages, François Fillon précise qu'ils bénéficieront en compensation d'une diminution de la fiscalité sur le travail, soit par une diminution de l'impôt sur le revenu, soit par une baisse des cotisations sociales. «Pour nos concitoyens les plus défavorisés, des inactifs et des habitants des territoires ruraux, nous étudions en outre des mesures financières d'accompagnement. Il est hors de question d'appliquer uniformément ce dispositif à des Français qui ont le choix et à d'autres qui ne l'ont pas», a-t-il ajouté.
Et pour les entreprises, la taxe sera «compensée par une suppression de la part de la taxe professionnelle qui porte sur les investissements», affirme François Fillon alors que, parallèlement, la présidente du Medef, Laurence Parisot, avait demandé à l'Etat que les entreprises puissent, elles aussi, recevoir un chèque vert.

 

Du coté des verts
Cette piste du chèque vert, proposée par la Fondation Nicolas Hulot et mise en avant par le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo, consisterait à reverser une partie des sommes perçues aux ménages modestes grâce à la taxe.

 

Mais pour l'écologiste, qui avait porté l'idée de la taxe carbone lors de la campagne présidentielle de 2007, il a jugé le prix de départ de la future taxe «trop faible pour être efficace». Nicolas Hulot exige que la progressivité soit inscrite dans les textes et considère que l'on reviendra rapidement sur la décision d'exclure l'électricité du dispositif. «Il faut réduire notre consommation d'énergie, y compris notre consommation électrique. Je rappelle que dans les périodes de pointe, on va chercher de l'électricité qui provient d'énergies fossiles». Pour lui, l'idée est d'anticiper parce qu'on va être condamnés à consommer moins d'énergie, soulignant aussi que le débat devait maintenant porter sur «la redistribution, l'équité sociale».

 

Les lobbies antitaxe carbone continuent aussi leur action. Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, vient de monter au créneau pour réclamer que les agriculteurs en soient exonérés.

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